Voici un des derniers essais de couv - on se rapproche de plus en plus de la version finale (on va retoucher les pieds notamment :)) -
bon, je sais que depuis quelques temps je ne mets plus trop de dessins persos sur ce blog - j'ai en fait une sorte de petite panne (ça arrive à tout le monde non ?), momentanée je suppose mais bon ! Je n'ai pas arrêté de dessiner puisque je poursuis très régulièrement les strips - en fait je ne me l'explique pas trop - à croire que les vacances ne me réussissent pas si bien que ça ! du coup je vous mets en ligne un petit texte écrit autrefois (j'aime bien écrire de temps en temps) - ça n'a rien à voir avec le sujet et c'est un peu sombre mais ça me fait plaisir ! scène : Gérard pousse un caddie de supermarché – il suit sa femme
Gérard était à moitié affalé sur son caddie, s’il avait pu s’allonger sans doute l’aurait-il fait.
Il observait Simone, son double, lister méticuleusement ce qu’elle mettait dans le chariot. Il croit ne l’avoir jamais vu autant concentrée que le samedi après-midi.
Elle pointe un à un les articles qu’elle a au préalable organisés par rayon sur un petit bout de papier découpé à la va-vite sur le bloc près du téléphone.
Gérard se fout bien de tout ça, il sait de toute façon qu’il y aura du poulet dimanche. Il se demande bien d’ailleurs pourquoi Simone ne photocopie pas la liste de la semaine précédente ; la faute aux coupons de réduction sans doute.
Gérard la suit, parfois interpellé pour un conseil que de toute façon elle n’écoutera pas. Tant mieux d’ailleurs parce qu’il n’a pas entendu la moitié de la question. Il pousse, faut pas lui en demander plus.
Rayon des chocolats, sûrement pas sur la liste, mais Simone aime s’accorder une petite folie. Les yeux balaient les étagères, s’arrêtant sur les nouveautés. Elle prendra de toute façon celui avec les noisettes entières à l’intérieur.
Il se dit aussi que Simone pourrait bien se passer de chocolat. Evidemment lui aussi avait pris du poids avec l’âge mais Simone avait sans doute triplé depuis ses vingt ans. Cela faisait longtemps que la tendresse avait pris le pas sur le désir.
Lui dire quelque chose la vexerait, Gérard avait déjà essayé. Il a eu droit à trois jours de silence, des raviolis juste tièdes et deux émissions sur la vie des stars. Il savait qu’il valait mieux se taire.
Gérard ne put quand même s’empêcher de regarder le postérieur de sa femme et de se dire qu’il y avait pire : il pourrait avoir un cancer.