Deux sous-marins nucléaires anglais et français auraient subi des dommages importants lors de la collision survenue dans l'Atlantique au début du mois de février.
Un sous-marin nucléaire français, "Le Triomphant", serait entré en collision au début du mois de février avec un sous-marin nucléaire britannique, le "HMS-Vanguard", au milieu de l'Altantique alors que les deux bâtiments effectuaient en immersion deux missions séparées, affirme le Sun, publié lundi 16 février. Le Triomphant, sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) a heurté un "objet immergé" alors qu'il était en plongée, mais a pu regagner par ses propres moyens la base de l'Ile-Longue (Finistère), avait indiqué le ministère de la Défense français la semaine dernière, évoquant alors l'hypothèse d'une collision avec un conteneur.
"Le dôme sonar, situé à l'avant, a été endommagé", mais l'incident "n'a provoqué aucun blessé dans l'équipage et n'a mis en cause la sécurité nucléaire à aucun moment", réacteurs de propulsion ou missiles, a indiqué le service de d'information de la marine dans un communiqué.
"Risque de fuite radioactive"
Selon le Sun, le "Vanguard" a été remorqué dimanche soir jusqu'au port écossais de Faslane, avec des éraflures et des bosses visibles sur sa coque.
Citant de hauts responsables de la Royal Navy, le tabloïd britannique indique que cet accident est survenu "le 3 ou le 4 février" et ses "conséquences potentielles sont inimaginables", précise l'un de ces hauts responsables britanniques. Ecartant une "très improbable explosion nucléaire", ce même responsable ajoute toutefois : "mais il y avait un risque de fuite radioactive. Pire, nous aurions pu perdre l'équipage et les têtes nucléaires (...) cela aurait été un désastre national".
Alors qu'une enquête a été ouverte, plusieurs sources maritimes jointes par le tabloïd soulignent que cet accident est rarissime, estimant à une chance sur un million pour que les deux submersibles se soient trouvés dans le même secteur en même temps, notamment en raison de l'efficacité des sonars embarqués par les bâtiments de guerre. Cependant ces mêmes sources expliquent que l'incident n'est possible que dans la mesure où les systèmes de sonar sophistiqués des deux sous-marins se seraient mutuellement neutralisés.
Incident embarrassant
D'autres sources navales considèrent qu'il s'agit de l'incident le plus embarrassant pour la Royal Navy depuis la capture par la Marine iranienne de 15 de ses marins en 2007 alors qu'ils étaient en mission aux limites des eaux irako-iraniennes. Contacté dimanche soir, le ministère britannique de la Défense a tenu à souligner qu'il n'y a jamais eu de risque pour la sécurité nucléaire. Le même ministère a affirmé ne jamais faire de commentaire sur les opérations sous-marines.
Le "HMS Vanguard" est l'un des quatre sous-marins de classe V formant la force britannique de dissuasion "Trident". Fort de 140 hommes d'équipage et long de 150m, le "Vanguard" pèse 16.000 tonnes, il est armé de 16 missiles balistiques.
Missiles et lance-torpilles
Selon le site Internet du ministère français de la Défense, "Le Triomphant" est l'un des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de la Force océanique stratégique (FOST) avec "l'Inflexible", le "Téméraire" et le "Vigilant". Mis en service le 21 mars 1997, le "Triomphant" mesure 138m pour 14.335 tonnes en plongée. Il dispose d'une autonomie de 70 jours. Sa vitesse maximale est de 12 nœuds en surface et 25 en plongée. Servi par un équipage de 112 hommes, il est armé de 16 missiles stratégiques M-45 et de quatre tubes lance-torpilles de 533mm qui peuvent lancer des torpilles F1.
Source du texte : NOUVEL OBS