Magazine

Les yeux de Joaquin

Publié le 08 février 2009 par Kristel

Les yeux de Joaquin
Il illumine le dernier James Gray, le magnifiqueTwo lovers. Jamais il n'a été aussi bon, intuitif, incarnant un adulte-enfant hésitant entre aventure et vie bien rangée. Un plan superbe sur ses yeux clairs et là, on se dit que non, il est pas sér
ie ux, il n'arrête pas le cinéma!

Dans la famille Phœnix, je demande le cadet. Petit frère de River, trop tôt disparu, Joaquin apparaît pour la première fois sur l'écran dans Prête à tout de Gus Van Sant, celui qui a élevé son frère au rang d'icône ( My own private idaho). Brun, les yeux comme soulignés de khôl, une cicatrice à la lèvre supérieure : pas à proprement parlé un beau garçon sage, plutôt le style latin lover émouvant. Quelques rôles mineurs et il atteint la célébrité dans la peau du peu sympathique et parricide Commode de Gladiator, blockbuster planétaire.

Mais c'est en tournant avec James Gray qu'il se révèle un acteur d'envergure. Alter ego du réalisateur, son talent trouve naturellement sa place dans l'univers de ce dernier où il est tout à la fois fragile, hésitant devant son destin et torturé. Dans le crépusculaire The Yards, superbe film noir et dense sur fond de corruption, il est parfait. Leur collaboration suivante, La nuit nous appartient est dans la même veine : une famille de flic où le fils préféré, petit voyou, va devoir faire un choix dans la douleur l'amenant à marcher dans les pas de son père.

Two lovers, le petit dernier n'échappe pas à la règle : un personnage envahi par sa dualité et qui doit faire un choix qui déterminera son avenir. Sauf qu'ici, il n'est pas questions de voyous ou de gangsters. Juste un garçon, Leonard, marqué par une rupture amoureuse, mal dans sa vie et suicidaire. Son choix, il devra le faire entre une jolie brune intelligente et effacée, adoubée par ses parents, et sa blonde voisine, attirante et compliquée qu'il pense aimer passionnément. Film sombre, magique, à l'atmosphère envoutante, sublimée par la musique, il serait donc l'écrin de la dernière apparition de Joaquin Phœnix à l'écran.

Les yeux de Joaquin
Pourquoi? Parce qu'il a décidé d'arrêter le cinéma pour se consacrer à la musique et, selon lui, " faire enfin un vrai travail artistique ". Son interprétation de Johnny Cash dans le biopic Walk the line fut magistrale, rôle qui lui a valu un Golden Globe et une nomination à l'Oscar. Il se fond totalement dans le personnage jusqu'à interpréter les chansons de l'idole américaine. Est-ce dans ce film que l'on peut trouver l'origine de ce changement de cap? Peut-être. Musicalement, ce n'est ni le songwriting ni le rock qui l'attire mais le rap. Son projet est un album produit par Puff Daddy...

James Gray ne désespère d'arriver à le faire changer d'avis. Et son ami Casey Affleck ( L'assassinat de Jessie James par le lâche Robert Ford), mari à la ville de sa petite sœur Summer, envisage de réaliser un documentaire sur les débuts de sa nouvelle carrière. Un lot de consolation afin de voir à nouveau le regard de Joaquin illuminer l'écran...

Aux dernières nouvelles, il semblerait que cette nouvelle carrière de MC et son nouveau look de barbu négligé soit en fait un canular... d'où sa prestation à la limite du ridicule à Vegas (il a fini par tomber dans le public!).

Peut-être est-ce le réel sujet du documentaire d'Affleck? Affaire à suivre...


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kristel 19 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte