Pendant que certains étalent leurs bourrelets au soleil avant qu’ils ne soient effacés par Paris-Match, d’autres préfèrent étaler au grand jour leurs différents internes. En attendant la traditionnelle tragicomédie rochelaise du PS en fin de semaine prochaine, les Verts ouvrent le bal à Quimperlé pour leurs journées d’été.
Suite au score plus biodégradable que développement durable de Dominique Voynet au premier tour de la présidentielle, le conseil national du parti a décidé de mettre la rénovation des Verts au coeur de ces journées d'été. L’ampleur de la tâche tient dans le nom de l’ "échange collectif" qui ouvre ce rende-vous "refonder, dissoudre, réformer, revivifier, rénover,
reconstruire ?". En clair, résume Anne Souyris, l’une des porte-parole du parti, "il y a une grande lassitude devant l'illisibilité du parti et une réelle volonté de rénovation. s'ils n'y arrivent pas, les Verts n'ont plus d'avenir". Une porte-parole aussi directe et aussi peu adepte de la langue de bois, quel bel exemple à suivre pour beaucoup de formations politiques (on est loin de Jean-François Copé nous assurant, sans rire et contre toute évidence, "j’arrête la langue de bois"…).
Noël Mamère ne dit pas autre chose quand il plaide en faveur d’ "un référendum sur la réforme des statuts, aujourd'hui dépassés" afin qu’enfin les Verts acceptent l’idée "de laisser une majorité appliquer son programme". Il s’agirait en effet une véritable révolution culturelle chez écologistes. Mais comme le répète le député-maire de Bègles, c’est la seule solution pour espérer qu’un jour ce parti "soit capable de faire encore avancer ses idées dans la société et au sein de la gauche, et qu'il soit capable de faire gagner les partis de gauche". Et Dominique Voynet d’enfoncer le clou en assurant que les Verts doivent "aller au-delà du toilettage de leurs statuts, et revoir leur façon d'aller au devant de la société et de faire de la politique", en sortant "des dogmes et des têtes de chapitre". Tout en fustigeant la "tendance lourde des Verts à rejoindre des luttes portées par d'autres", elle souhaite que son parti "impulse des mobilisations concrètes" et "sorte du monde où on est à l'aise et où les gens pensent comme nous. Les Verts auront changé d'ère quand ils sauront négocier publiquement avec la FNSEA ou le Medef". Avec de telles idées portées par deux des leaders les plus connus du parti, l’actuelle secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, peut commencer à trembler.
Le premier test concret de l’a capacité des Verts à influer sur quoi que ce soit va d’ailleurs venir très vite, puisque le parti revendique sa volonté d’être "constructif" lors du Grenelle de l’environnement de Jean-Louis Borloo… L’idée d’inviter le ministre ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables aux journées d’été avait même un temps été envisagée avant d’être retoquée par crainte d’une "mauvaise interprétation".