Salaire, stock-options, bonus: comment payer les patrons?

Publié le 16 février 2009 par Bernard Carlier

Extraits d’articles de Guillemette Faure, sur Eco89

Comment les rémunérations des dirigeants ont-elles pu autant déraper? Michèle Remilieux qui dirige Hay Management France, groupe leader en ressources humaines, était ce vendredil’invitée de Parlons Net, le club de la presse Internet de France Info, dont Rue89 est partenaire.

La dirigeante d’Hay explique comment fonctionne la structure de rémunération des salariés: salaires fixes, stock-options, bonus…

Pour les dirigeants, elle prône 25% de fixe, 25% de bonus, 50% de stock-options. Pour les employés, 70% de fixe et 30% de part variable. 

D’après elle, par exemple, le niveau anormalement bas du salaire fixe de Jérôme Kerviel (35 000 euros par an) peut en partie expliquer ses excès pour décrocher un bous maximal. Elle défend par ailleurs les “stocks”, parce que “tout le monde (actionnaire, salarié) a intérêt à ce que le cours de l’action monte”. 

Merryl Lynch, des millions de bonus distribués en pleine dérouteMichèle Remilieux justifie aussi le rôle des bonus “liés à la performance”. Les derniers mois ont pourtant montré que d’énormes bonus avaient pu être distribués sans lien aux résultats de personnes ou d’entreprises. La banque d’affaires Merrill Lynch par exemple, a distribué des bonus de plus d’un million de dollars à 700 personnes alors que l’entreprise a enregistré 27 milliards de pertes en 2008.

“Il y a des gangsters partout”, répond Michèle Remilieux. “Il ne faut pas faire de Merrill Lynch une généralité.” Elle se dit d’ailleurs plutôt opposée à l’encadrement des rémunérations, préfère faire confiance aux “comités de rémunération” des conseils d’administration et au bon sens des entreprises. Mais ce n’est pas ce qu’on faisait jusque-là?