Voilà, on y arrive.
Il a attendu le retour de son ministre de la Justice, de pratiquement son départ pour les élections européennes pour réformer la famille et en particulier le congé parental.
Je cite ses propos : “s’occuper à temps plein de son enfant, c’est formidable à condition que ce soit un choix.” Je n’ai jamais vu ou entendu une femme qui a pris un congé parental dire qu’elle a été obligée de le prendre. Elle a le choix de prendre 1, 2, voire 3 ans pour s’occuper de ses enfants. C’est un choix, comme je l’ai déjà dit, pas une obligation. Vouloir le raccourcir est une aberration, ce n’est pas comme il le dit un “immense gâchis pour la société, les femmes, leurs familles”. Je pense et j’affirme qu’il n’a rien compris aux femmes, aux familles. Vouloir aménager des horaires de travail ou permettre le temps partiel, pourquoi pas, ce n’est pas une mauvaise idée en soi, sauf que je ne pense pas que les patrons soient d’accord pour cette formule puisqu’ils seront obligés d’embaucher une autre personne à mi-temps à moins que l’employée soit dans l’obligation d’accomplir son travail dans l’horaire imparti. Formule plus probable. Dans les faits, la femme sera fatiguée par le travail effectué et elle sera encore plus fatiguée en s’occupant de ses enfants. Quand NS parle de sanctions pour les femmes qui retrouvent leur travail au bout de 3 ans, on peut affirmer que ce qu’il annonce est vrai. Peu de femmes retrouve le travail qu’elle a quitté au bout de 3 ans, même si c’est obligatoire. Pourquoi ? En 3 ans, la politique de l’entreprise a pu évoluer, changer, le travail aussi. Un droit spécifique à la formation pour les parents retrouvant une activité est tout à fait envisageable et je le pense, nécessaire. Les entreprises ont vite fait de “dégager” des employés dont les résultats ne sont plus satisfaisants. Il faut aussi penser que les femmes occupant un temps partiel ne sont pas pas considérées comme demandeur d’emploi donc n’entrent pas dans les statistiques du chômage mais cela contribue à augmenter la précarité.
Par contre, il n’annonce rien concernant le congé légal. Il me semblait que celui-ci était sur la sellette depuis que Rachida Dati a repris son travail sans le prendre. Toutes les femmes ne sortent pas de la maternité, pomponnée, comme elle l’était. Une naissance est un bouleversement hormonal, psychologique. Du temps est nécessaire pour se familiariser à ce nouveau rôle qu’est celui de parent. Chacun son choix mais personnellement, cette coupure m’a été nécessaire, j’ai même dû prendre un mois de plus car je ne me sentais pas capable de reprendre mon travail d’assistante commerciale dans une grande surface spécialisée au moment des fêtes de fin d’année.
Le statut de beau-parent me pose davantage de soucis. Le nombre de familles reconstituées est très important mais doit-on donner un droit au beau-parent ? De nombreux enfants n’acceptent pas que le beau-parent puisse jouer un rôle dans leur éducation. Ce dernier ne doit pas se substituer aux parents eux-mêmes. Quand la situation familiale se passe bien, qu’il n’y a aucun conflit entre chaque membre, pourquoi pas. Mais des conflits peuvent exister, surtout dans des familles où vivent des adolescents. La situation risque d’être, à ce moment-là, explosive. La belle-mère peut considérer sa belle-fille comme un obstacle à sa nouvelle vie de famille. Le père, à ce moment-là, peut délaisser sa fille, être très virulent dans ses propos et cette situation peut provoquer chez la jeune fille de graves dommages. A l’inverse, la situation peut être la même pour un garçon. Il me semble que les enfants ont voix au chapitre sur ce sujet. Si la famille doit à nouveau éclater, les enfants doivent exprimer le désir d’avoir des relations avec le beau parent et être entendus par la justice.
Tous ces projets, consultations doivent être rendus pour fin mars, comme pour la loi pour “faciliter” l’adoption. Cela me semble un peu court pour avoir toutes les données du problème. Mais, comme toujours, tout est rapide, les propositions sont vite faites, on statue, et on s’aperçoit peu de temps après que cela ne convient pas car cela n’est pas assez étoffé et que tout n’a pas été pensé.