Après avoir facilité – en 2007 - la rupture du contrat de travail – «séparation à l’amiable» ? – voilà-t-y pas que Laurence Parisot n’entend pas s’arrêter en si bon chemin… Détricoter le droit du travail – maille après maille… Une fois de plus – certainement pas la dernière !
Avec le Medef et Laurence Parisot, nous allons directement non seulement dans le mur mais 170 ans en arrière : au «bon (?) vieux temps» de la révolution industrielle et du patronat «de droit divin» - imposant ses exigences à la grande masse des ouvrier(e)s sans aucune protection sociale - la loi Le Chapelier (1791) ayant interdit les «corporations» auxquelles furent assimilés les syndicats… Il faudra attendre 1884 et la loi Waldeck-Rousseau pour qu’ils fussent autorisés.
Or donc, Laurence Parisot ne veut plus entendre parler de la loi sur les licenciements économiques, trop contraignante à son goût. Et limiter les possibilités de recours des salariés devant les prud’hommes : ce qu’elle a le franc culot de nommer les «sécuriser juridi-quement» !
La sécurité pour les entreprises qui auraient le droit de faire tout et n’importe quoi au nom de la compétitivité ! parce qu’elle souhaite également permettre les «licenciements préventifs» - avant toute difficulté financière… Autrement dit : «licenciements boursiers»… le grand retour !
En revanche, insécurité maximale pour les salariés… Elle ne manque pas de toupet, la mère Parisot, elle qui disait naguère que l’insécurité était «anxiogène» ! mais les angoisses du lendemain éprouvées par ceux qui risquent d’être virés du jour au lendemain – et la situation devient carrément catastrophique ! – elle s’en tape hardiment !
Ce n’est même plus la «flexi-sécurité» qui nous fut chantée sur tous les tons comme «le» remède… Mais, disait Pascal : «le roseau plie mais ne rompt pas». Il faut s’arquebouter pour préserver les derniers acquis sociaux et en (re)conquérir davantage…
Contre les imbéciles qui répètent à l’envi que «la lutte de classes» se conjuguerait désormais au passé, je ferais remarquer qu’elle n’a jamais été aussi vive et pratiquée avec une extrême férocité par le Medef… Il n’y a qu’une seule réponse possible : «le rapport de forces».
C’est une bonne vieille leçon qui reste d’actualité et la démonstration le 29 janvier 2009 en est l’illustration. Comme le dit bien l’article du Figaro : «Les Thibault, Chérèque et Mailly risquent de considérer la demande patronale comme une véritable déclaration de guerre».
Le gouvernement aurait-il fait semblant de lâcher du lest si les grèves et les manifestations ne se remarquaient même plus comme l’avait naguère prétendu bien imprudemment Nicolas Sarkozy ?
Souhaitons que sur le point de la réforme du licenciement économique les syndicats restent aussi inflexibles et unis qu’ils l’étaient le 29 janvier.
Et que – pour une fois ! – Chérèque et la CFDT ne se rangent pas du côté du MEDEF : ils devraient pourtant savoir qu’en courbant l’échine en même temps que l’on baisse son froc, l’on risque les pires outrages…
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