Pour le reste, j'ai donc dit mon respect pour le combat républicain d'Alain Finkielkraut contre le multiculturalisme et le communautarisme, pour son hétérodoxie aussi, et ai concédé que son discours, complexe, n'était manifestement pas adapté à la simplification médiatique, qui l'a conduit à se justifier de citations manipulées.
J'ai aussi espéré qu'il ne baisse pas les bras, comme il pourrait être tenté de le faire devant la malhonnêteté intellectuelle, la mauvaise foi, et surtout le nombre, le conformisme ignorant et le mimétisme pavlovien de ses détracteurs, qui croient, comme le poujadiste Jean-François Kahn, s'opposer à la « pensée unique » en attaquant un homme seul. S'il est vrai qu'Alain Finkielkraut jouit d'une grande couverture médiatique, il est presque seul à pouvoir défendre les positions qui sont les siennes.
La même remarque vaut d'ailleurs pour Éric Zemmour. J'ai le sentiment que ces deux intellectuels ont accès aux médias de masse en qualité de boucs émissaires, qu'ils occupent la scène médiatique pour incarner toutes les valeurs dont la société française, ou plutôt ses prétendues élites, ne veulent plus : République, nation, civilisation, assimilation, héritage, liberté d'expression, ordre, mérite, etc. Les huées moutonnières du public et des invités de l'émission de Laurent Ruquier On n'est pas couché ! à l'encontre de Zemmour, tout comme les procès et les pétitions récurrents contre Alain Finkielkraut, en font des « ennemis publics » plus crédibles que Bernard Henri-Lévy et Michel Houellebecq, dont les sorties de livre s'accompagnent toujours de tournées des médias écrits, parlés et audiovisuels où ils y sont encensés.
Je laisse mes lecteurs juges de la qualité de cette vidéo et des propos que j'y tiens.
Roman Bernard
Criticus est membre du Réseau LHC.