Ainsi, sur le statut des chercheurs, Valérie Pécresse est contrainte de revoir sa copie. Xavier Darcos n’est guère mieux loti. Alors que Rachida Dati compte les jours qui la séparent de Strasbourg, Yves Jégo découvre que l’Outre-mer n’est pas uniquement lié aux vacances.
Bref, le temps se couvre pour un Gouvernement de moins en moins en phase, non pas avec l’opinion publique, mais avec des Français en proie à une crise de défiance, tellement aigue qu’aucune nouvelle promesse, qu’aucun comité interministériel ne peut aujourd’hui l’atténuer.
Pire, la contagion s’étend, non pas à quelques revendications catégorielles, mais à des questions aussi fondamentales que la vie chère et des inégalités face auxquelles le Gouvernement avoue implicitement son impuissance. Le Chef de l’Etat a beau décréter la mobilisation et l’état d’urgence ministérielle, ses troupes ne répondent plus.
En tout cas, aux Antilles, la Saint-Valentin correspond à un désamour tel que le mouvement populaire risque de briser plus que les cœurs. La population n’y réclame pas seulement une augmentation de salaires, elle exige une diminution des produits de première nécessité qu’elle ne peut plus se payer. Lorsque les manifestants réclament dans la rue une baisse de cinq euros sur une bouteille de gaz, il ne s’agit ni d’un détail, ni d’un phénomène lié à l’insularité.
La colère se nourrit d’une accumulation et d’exaspérations dont le Gouvernement commence seulement à prendre la mesure. Bien sûr, après les Européennes, quelques Ministres feront les frais d’une fronde que les conseillers de l’Elysée tente de juguler par médiateurs interposés.
C’est bien connu, pour Nicolas Sarkozy, un ministre ne s’use que quand il ne s’en sert pas !
Par Jean-Jacques Thomas,
Premier Secrétaire Fédéral de l'Aisne du Parti
socialiste