Manière détournée d'attirer les investisseurs ?
Alors que le cours de pétrole n'en finit pas de dégringoler..., le ministre russe de l'Energie, Sergueï Chmatko a déclaré en fin de semaine que la production de pétrole en Russie pourrait baisser de manière relativement importante d'ici à 2013.
Tout en affirmant parallèlement que le manque d'investissements dans le secteur pétrolier russe sera supérieur à 200 milliards de roubles (4,5 milliards d'euros) cette année...
Lors d'une réunion consacrée au développement de la branche, le ministre russe de l'Energie a ainsi affirmé que d'ici 2013 le volume de production pourrait n'atteindre que 450 millions de tonnes, contre 488 millions de tonnes en 2008.
Ce pronostic se fonde sur les données présentées par les compagnies pétrolières au ministère russe de l'Energie. Et les choses ne s'avèrent guère réjouissantes pour les entreprises, Sergueï Chmatko estimant même que la “branche stagne”.
Connaissant les fins stratèges russes, cette annonce pourrait être un ardent appel du pied pour signifier aux pays consommateurs que la flambée du brut pourrait reprendre à cette date, voire même plus tôt, si l'exploration de nouveaux gisements n'est pas réalisée d'ici là.
Car la problématique est bien la suivante : la baisse actuelle du prix de baril réduit tant la manne pétrolière des pays producteurs - et donc leur capacité de financement – que la rentabilité d'éventuels projets d'exploration. Entraînant à terme une baisse de l'offre qui pourrait rapidement faire monter les cours.
Lors d'une réunion présidée par le désormais Premier ministre, Vladimir Poutine, Sergueï Chmatko a également déclaré que le manque d'investissements dans le secteur pétrolier russe ne permettrait pas d'atteindre les objectifs stratégiques. S'il devrait s'établir à 200 milliards de roubles cette année, il pourrait - selon lui - être encore plus élevé en 2010, les estimations tablant sur une fourchette comprise entre 500 et 600 milliards de roubles.
Car les groupes pétroliers opérant en Russie ont fortement réduit leurs programmes d'investissements pour 2009. Raisons officielles : la crise économique et financière internationale assortie d'un régime fiscal jugé trop pesant.
Certes, si l'on écoute Poutine, l'Etat a déjà accordé des baisses d'impôts de 500 milliards de roubles (11,2 milliards d'euros) au secteur de l'industrie pétrolière. D'autres allègements fiscaux pour certains types de champs pétroliers sont également à l'étude.
Mais selon le chef du gouvernement, les groupes pétroliers devaient utiliser cette aide pour investir et non pour verser des bonus à ses dirigeants. "Nous sommes en droit d'attendre" que ces aides soient destinés à "financer des investissements dans la prospection géologique et l'extraction, et non dépensées pour le paiement de bonus et autres choses non importantes", a affirmé M. Poutine au cours de cette conférence.
Cqfd ?
(leblogfinance - 15/02/09)