J'ai la peau chargée d'électricité statique, je le sais, c'est permanent. Parfois les arcs visibles devant mes yeux lorsque l'obscurité le permet. Le frottement des textures les unes contre les autres ne provoquent pas mais amplifie. Il doit y avoir quelque chose au plus profond qui fait que, j'ignore quoi. Une matrice chargée d'électrons libres qui me coulent sous l'épiderme et n'attend qu'un contact pour se détacher de moi. Par expérience, je sais que ce contact se produit lorsque :
- je m'habille le matin, puis ma main sur la porte d'entrée
- les courses à l'Intermarché, les boites de conserve à effleurer
- les sacs plastiques que je porte main droite et qui rayonnent contre ma jambe
- arrivé au bureau, la porte qui me reste dans la main
- allumer l'écran par dessus l'unité centrale
- contre H. lorsque j'ai le malheur de l'effleurer à l'instant où
- la porte du RER qui s'ouvre et ensuite la bordure du siège
- la barre à laquelle on se cramponne tous dans le métro
- les baguettes d'un restaurant japonais derrière échafaudages
- le post-it gribouillé d'un numéro de téléphone que je tends à un collègue après standard
- la porte du bureau qui me reste dans les mains lorsque je pars à 16h30 pressé d'attraper la suite
- la boite aux lettres que j'ouvre et les prospectus plastiques à l'intérieur
- le sac poubelle déplié-frotté
- les rayons à la Fnac, les DVDs ou bien Jeux vidéo
- le panneau « client suivant » à l'Intermarché
- le chargeur de mon portable lorsqu'il faut le brancher
- je me couche le soir et mon doigt contre le chapeau de la lampe ou bien l'interrupteur plus loin
Je jure, je vous le jure, sur la vie de tout le monde, que tout ceci est vrai, n'a rien à voir avec de la fiction, de la fiction pure.