Poutine sait trouver des « billes de chocs ». Sa dernière trouvaille : un rescapé du régime totalitaire soviétique qui s’était refait (si l’on peut dire) une petite santé politique en étant premier ministre de Tchécoslovaquie par intérim puis gouverneur de la banque centrale tchécoslovaque… Josef Tosovsky !
Voici cet apparatchik candidat du Kremlin à la direction du FMI. Reconnaissance des compétences en vertu de solidarités passées et de confiances très actuelles dans cette Russie qui fait ce que Poutine avait annoncé : son grand retour sur la scène diplomatique et stratégique.
Mais le Kremlin prend soin de démentir toute « opération politique » de sa part et toute hostilité envers Dominique Strauss-Kahn officiellement soutenu par toutes les capitales de l’union européenne , dont…Prague. « Depuis 2000, Tosovsky, âgé de 56 ans, préside l'institut de stabilité financière à la Banque des règlements internationaux à Bâle. Sa candidature a été proposée pour des raisons professionnelles. Son choix n'est en aucune façon dirigé contre Strauss-Kahn », a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov.
Le même porte-parole n’a pas commenté cette incongruité qui veut que Moscou soutiennent un personnalité d’un pays qui soutient déjà un autre candidat et qui s’est empressé de condamner cette mise en avant d’un de ses citoyens… Mais la boule rouge de Potine vise d’abord la balle blanche de la République tchèque…
En la matière, il n’y a pas de petites manœuvres…Et Poutine ne doit pas être gêné du tout de toucher au passage la boule de Sarkozy qui n’a pas encore face au Kremlin définit une position claire mais qui ne manifeste guère l’empathie qu’il sait témoigner par ailleurs, compris pendant ses « vacances » américaines. Dans le billard russe, une bonne boule en casse plusieurs. Nous sommes dans une partie géopolitique entre les Etats-Unis, l’Union européenne, la Russie et les pays émergents.
DSK peut-il faire les frais de cette lutte ? L'ancien ministre français socialiste de l'Economie, qui poursuit sa « campagne » en Chine, a annoncé dans un communiqué qu'il avait obtenu le soutien de Pékin à sa candidature. Mais Pékin, pour l’heure, n’a rien fait savoir. Et d’autres candidatures peuvent encore émerger. Tosovsky a lui aussi dit jouir de nombreux soutiens et avoir « reçu une réaction favorable de ministres des Finances et gouverneurs (de banques centrales) de plusieurs pays de toutes les régions », sans autre précisions.
A Paris, on reste confiant dans les chances de DSK. Ce jeu russe est à remettre dans le contexte général de l'offensive tous azimuts de la diplomatie de Poutine. Un dynamisme qui devrait inciter les 27 de l'Union à définir une politique commune vis-à-vis du Kremlin.Facile à dire....