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Branchés, débranchés… (I)

Publié le 15 février 2009 par Claude Grillet

L’aide à la parentalité figure au nombre des missions que la Communauté de Communes du Clunisois a décidé de prendre en charge, aux côtés de nombreux partenaires de l’action sociale, dans le cadre de sa politique relative à l’enfance et à la jeunesse. Les cyberaddictions et, plus largement, la fascination exercée par les écrans font désormais l’objet de nombreuse recherches en sciences sociales et dans le domaine médico-psychologique.

Afin d’aborder ce sujet qui touche toutes les familles - ou presque - un coup de projecteur est proposé, sur cette question, à l’initiative du service “enfance-jeunesse” du Clunisois, sous le titre “Branchés, débranchés…”. Au mois d’avril 2009, il sera proposé aux habitants de notre territoire, de relever le défi de se passer  pendant tout une semaine d’écran. L’occasion sera ainsi donnée aux parents et aux jeunes de réfléchir à la place occupée dans leur vie, par la télé, l’informatique, les jeux vidéo, le téléphone portable… Cette place est-elle trop grande ? Ces activités sont-elles des obstacles au développement de nos bambins ? La nature des contenus proposés est-elle à l’origine du sentiment communément partagé d’un accroissement général de la violence de nos jeunes ?

La semaine dernière, dans les colonnes du Journal de Saône et Loire, plusieurs témoignages attestaient qu’une vie sans télévision est possible. Immanquablement, et en dépit du fait que la plupart de ces témoignages ne constituaient pas  des réquisitoires stigmatisants pour la boîte à images, le téléphage que j’ai été - et que je suis encore parfois - n’a pu réprimer, ni un petit pincement d’amour propre égratigné, ni l’irruption d’une interrogation sincère sur la pertinence de certains procès à charge contre la télé. Au-delà de la question de l’innocuité de la télé, n’assiste-t’on pas aussi à une opposition de valeurs ou à l’expression de la supériorité de certaines pratiques sociales de référence par rapport à d’autres ? Ecarter la télévision relève-t’il de la défiance par rapport à l’image et à son pouvoir ou d’une stratégie qui viserait à faire de la place pour des activités à forte valeur ajoutée, dans l’édification de son capital culturel ?

Petite biomonographie sur la question…

La télévision est arrivée chez mes parents, en même temps que moi. Il s’agissait d’un poste noir et blanc de la marque Telefunken. Nous ne disposions alors que d’une seule chaîne. Ma mère raconte que dans ma chaise haute, je réagissais par une grande excitation aux premières notes du générique de “Bonne nuit les petits“.

Kiri le clown, l’ours Colargol, Saturnin, le manège enchanté, la maison de Toutou ont rythmé mon enfance et peuplé mon petit monde intérieur.

Quelques années plus tard, j’abandonnais la gym au profit de Zorro, Skippy le kangourou, Flipper le dauphin et l’autobus à impériale (Je précise que je ressemblais comme deux gouttes d’eau trempées dans la farine à Prof, l’un des personnages de cette série anglo-américaine

;-)
)

L’été était un moment terriblement angoissant. Dès que la grande boucle s’achevait, mon frère et moi scrutions le ciel,  chaque matin, dans l’espoir que temps vire à la pluie. Il fallait alors qu’il pleuve également - et surtout - dans le ciel parisien. Si tel était le cas,l’ORTF diffusait un épisode du Virginien ou un autre film.

Nous ne partions guère en vacances et le temps nous durait souvent.

Que dire des années qui ont suivi, les années 70… Le samedi après-midi était consacrée à la Une est à vous. Dans cette émission présentée par Bernard GOLAY, les téléspectateurs étaient invités à choisir les séries qu’ils voulaient voir. Cette émission durait tout l’après-midi. Mon frère et moi n’aimions pas tout. La stratégie vis à vis de nos parents qui s’inquiétaient aussi de notre abeurdinement potentiel, consistait à ménager quelques poses, à éteindre le poste, en profitant des moments où le menu n’était pas à notre convenance. La menace brandie de la télé qui chaufferait trop et dont les lampes risquaient de péter était efficace. Il me semble que notre deuxième appareil de télévision était un Brandt. On l’éteignait au moyen d’un gros interrupteur rectangulaire situé sur la face avant, en bas, à droite… Nous avions alors trois chaines…

Nos séries fétiches étaient : Amicalement vôtre, les mystères de l’Ouest et les envahisseurs

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A voir dans les prochains épisodes de la série : - la téléphagie glisse du samedi au dimanche, - notre addiction aux jeux vidéo nait d’une erreur d’étiquetage, - Grundig VHS : premier magnétoscope… - Canal+ et nulle part ailleurs…

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« Je fais l’hypothèse, dit-elle, que la production symbolique d’images dans la grotte Chauvet marque l’arrachement de l’homme à l’état de nature et son entrée dans l’humanité. Qu’être un humain, c’est se constituer comme spectateur de l’image. » Marie-José MONDZAIN


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