En résumé, le gouvernement britannique serait en train de compiler une base de données (e-Borders) pour suivre et stocker les données des voyages internationaux (les noms, adresses, numéros de téléphone, la réservation de sièges, itinéraires des voyages et cartes de crédit des voyageurs) de millions de Britanniques. Cela concernerait les 250 millions de voyages effectués par les particuliers dans et hors du Royaume-Uni chaque année, données qui seront conservées pendant 10 ans.
Bien évidemment les autorités s'abritent derrière des raisons de lutte contre le terrorisme pour justifier ces mesures... et une fois de plus faire reculer les libertés individuelles et le droit à la vie privée. Comme l'indique le Shadow Home Secretary, Chris Grayling, "La justification est toujours sur la sécurité ou la protection personnelle. Mais la vérité est que nous avons un gouvernement en qui on ne peut tout simplement pas faire confiance sur ces questions hautement sensibles. Nous ne devons devenir une société à la Big Brother".
Le plan e-Borders couvre les vols, les ferries et les voyages ferroviaires et le Home Office dit lancer des programmes similaires dans d'autres pays, y compris les États-Unis, au Canada, en Espagne et en Australie. Bref selon le ministre en charge, Phil Woolas, "le système en place actuellement permettrait déjà de scanner les données de 75 millions de voyageurs [...] et aurait amené à près de 2700 arrestations". Encore une fois, ça a tout l'air de la pure communication politique, car on ne précise pas en quoi consiste ces interpellations: combien de contrôles sans suite ? combien d'inculpations ? combien de culpabilité avérée ? Mystère et boule de gomme...