Lui – Je compte. Un corps devant moi. Un autre sur mon flanc, à ma droite. Un autre, encore, à ma gauche. Je sens une présence, derrière. Puis une autre. Je regard en tous sens, mais je n’en ai pas trop le temps. Une deux mains me claquent l’arrière du crâne. Tête baissée. Puis le corps. Plié en deux. Cassé en deux. Je ne peux plus voir. J’en suis empêché. Je ressens ce qu’il y a d’impossible à maintenir un regard sur ces corps, ces 10 paires de jambes. Dix paires de pieds. Je ne vois que cela. Le changement de direction est violent. Je ne peux m’y opposer. Une ruelle ? un couloir ? Un commando spécial pour m’attirer je ne sais où ! Là encore, pas de résistance ! C’est sombre ! Comment sont ces pieds, dans ces chaussures blanches, à droite ? Chaussures noirs, sorte de bottes, à gauche ? Les doigts remuent-ils ? Se recroquevillent-ils ? Quelle genre de chaussettes ? Ils m’avancent parce que je ne peux plus rien faire. Je suis porté, emporté ! J’ai envie de questionner, mais comme interdit ! La rapidité ! L’urgence ! ça, on le sent bien, quand on ne peut plus rien faire ! Je n’ai pas vu comment ça c’est fait, ils m’enfilent une cagoule. Au début, c’est d’où vient-elle ? D’où l’ont-ils tirée ? Puis, ça pue ! Et aussi : je veux m’essuyer le visage et toute la sueur ! Ou : c’est pas bientôt fini ce cirque ? Ou : cette odeur de rance !!ils m’avancent toujours et encore. Même cet endroit n’en finit pas !….