La passion Lippi

Par Elisabeth1

Une belle histoire d’amour
 

Lippi fut apprenti chez Guido, Filippo Lippi est placé très jeune au couvent des Carmes de Florence où il prononce ses vœux en 1421 à l’âge de 15 ans, le même jour que Guido qui devint Fra Angelico (Bea). Il peint ses premières œuvres dans ce couvent. Il va faire souffler un vent de passion sur la peinture de la Renaissance. Moine et libertin, artiste intransigeant, manipulateur et sans scrupules, futur maître de Botticelli, ses madones, sont inspirées entre autre par les pensionnaires des maisons closes.

Il a 52 ans quand il est nommé chapelain du couvent de Sainte-Marguerite à Prato. Il eut un modèle une nonne Lucrezia Buti qui a 20 ans, dont il tomba éperdument amoureux. Il enlève Lucrezia peu après avoir découvert qu’elle était enceinte de lui. C’est elle qui lui servi de modèle pour ses sublimes madones. Il avait la protection de Cosme de Médicis, qui lui commandait sans cesse fresques et toiles. C’est lui qui intercéda auprès du pape Pie II afin d’obtenir la fin de son exil forcé. Ils donnèrent naissance à Fillipino Lippi (1457)
 
Vierge à l’enfant Filipino Lippi
Daniel Arasse L’Annonciation italienne Hazan - 1999
Le thème de l’«Annonciation» représente un défi pour un peintre. Comment représenter en effet l’irreprésentable, l’invisible - le mystère de l’incarnation : cette venue du Créateur dans la créature ? C’est sur cette question abordée par les artistes italiens entre le XIVème et le XVIème siècles que Daniel Arasse se penche en renouvelant notre perception de l’Annonciation italienne. L’invention progressive de la perspective à partir du XIVème siècle ouvre aux artistes de nouvelles formes de représentation par des moyens mathématiques perceptibles à l’oeil humain.

Daniel Arasse montre comment certains d’entre eux utilisent paradoxalement la mesure géométrique de la perspective pour faire voir la venue de l’immensité divine dans le monde fini de l’humain, et l’acte par excellence mystérieux : l’incarnation. Des Siennois, en passant par les Florentins du Quattrocento, cette histoire commune de la perspective et de l’Annonciation connaît de nombreux épisodes avant de produire à Venise, à la fin du XVIème siècle, un ultime avatar : les machines de Véronèse articulées hors de toute allusion théologique à des fins théâtrales. Une passionnante confrontation des aspirations du monde plastique et du monde religieux à la Renaissance qui débouche ici sur l’écriture d’un nouveau chapitre de l’histoire de l’art italien.
Voilà ce que dit Daniel Arasse à propos des Annonciations, en particulier de celle de Filippo Lippi .