Si on dit qu’une souris a mangé un chat ; c’est… Un paradoxe. Du moins beaucoup de gens considèrent cela comme un paradoxe, au sens où cette phrase prend le contre-pied de l’opinion commune et paraît absurde ou bizarre. En réalité une souris peut tout à fait manger un chat, mais c’est évidemment très rare et il faudrait un chat malade voire mort.
À côté de cela, il y a par exemple “Je mens.” ou le fameux paradoxe d’Épiménide le crétois : si je mens, je dis la vérité alors je mens donc je dis la vérité donc… C’est que je dis la vérité donc je mens donc… Enfin bref ! Il s’agit là d’un véritable paradoxe, pas simplement une proposition saugrenue paradoxale parce qu’elle sort de l’ordinaire. Le fait de dire qu’on ment est réellement indécidable.
En résumé existent donc deux types de paradoxes : les vrais et les faux. Pas si sûr…
Un paradoxe est une vraie fausse vérité ou un faux vrai mensonge… Une chose ni vraie ni fausse mais les deux simultanément. Donc dire qu’un paradoxe est vrai ou faux n’a en fait aucun sens. Un faux paradoxe est tout aussi vrai ou faux qu’un vrai paradoxe ; et le binaire perd d’ailleurs tout son sens ici. Finalement – et c’est toute l’essence du paradoxe – les faux paradoxes n’existent pas. Pourquoi ? Parce qu’ils existent, voyons ! Ou si vous préférez ils existent, parce qu’ils n’existent pas… Cela revient exactement au même. Les contraires seraient alors identiques ? Oui ! Avec le paradoxe, vrai=faux et la notion de différence est finalement assez illusoire ; elle n’existe pas parce qu’elle existe ou vice-versa. Cependant, cela se retrouve aussi dans la vie courante en politique, par exemple : les partis opposés à l’hémycicle finissent par se rejoindre en quelque sorte et sont souvent d’accord sur certains points. Rien d’étonnant puisque le progrès finit par rejoindre le conservationisme, c’est d’ailleurs pourquoi bien après une révolution les choses finissent par devenir les mêmes qu’avant. Dans un cercle 0°=360°, c’est bien connu ! Dans le même genre, on évoquera aussi les enfants jouant au chat et à la souris autour d’un arbre, plus l’un se retrouve devant l’autre, plus il est derrière lui… Alors les contraires s’attirent ou qui se ressemble s’assemble ? Peut-être y a-t-il aussi un peu des deux à l’instar du ying et du yang : un peu de vrai de faux et de faux dans le vrai…