C'est dans le silence et l'ampleur du souffle de l'océan, sans presque aucune parole, au rythme lent des pages qui se tournent, en noir et blanc...
C'est l'histoire étrange de Tout Seul...
Il n'a pas de nom, il ne semble pas exister, du moins on ne veut pas en parler, "chacun ses oignons" précise le capitaine du remorqueur qui va porter des caisses de nourriture jusqu'au phare...
Pour qui? pourquoi?
c'est ce que cherche à savoir le pêcheur tout juste embauché qui travaille à bord. Il sort de prison, et il n'est pas bavard, juste intrigué par ces fenêtres qui ne s'ouvrent pas, par cet être qui ne se montre pas.
C'est l'histoire de cet enfant du gardien du phare qui a grandi là entre ses parents qui ont choisi de cacher ses difformités...
C'est l'histoire de cet homme qui cherche à peupler sa solitude, à imaginer le monde, comment c'est là-bas, parmi les hommes et les femmes du continent...
Pour cela, il collectionne ce que l'océan lui apporte depuis la terre: une branche d'arbre, une pomme de pin, une pelle de plage en plastique... Et il tente de comprendre ce qu'est cet ailleur qu'il n'ose affronter.
Il y a bien son vieux dictionnaire qu'il ouvre et parcours par jeu pour lire des mots, pour créer un univers.
Mais un jour... le marin pêcheur lui laisse un mot sur les caisses de vivres et la vie de Tout seul va s'en trouver bouleversée pour toujours...
Voilà...
Etrange lecture en ce jour des amoureux, Peut-être, sans doute, mais quel beau voyage j'ai fait dans cet album plein de pudeur et d'humanité...
J'espère vous avoir donné envie d'aller voir ce qui se passe du côté du phare!