Si c'est dans le recul des acquis que naissent les plus grandes révolutions, j'entends déjà dans les campagnes mugir ces féroces soldats... sauf que les plus féroces sont les empereurs qui égorgent nos droits sans concertation et de la manière la plus hypocrite qui soit.
Une des spécialités récurrentes de l'actuel gouvernement qui me fait trouver que le temps est long parfois, c'est de partir d'un contexte particulier pour amorcer des réformes plus globales qui passeront plus facilement par la suite. J'ai quelques obsessions dans mes réflexions aujourd'hui, en grande attente que je suis des textes de loi sur la réforme de la formation professionnelle dans laquelle justement je déplorais récemment l'absence de réelle réflexion sur l'idée d'un PARCOURS PROFESSIONNEL INDIVIDUEL à en croire les premiers rapports.
En effet, on préconise de se pencher sur les besoins du marché et d'adapter les pions humains à ce marché en les formant à l'obtention de statuts (statut de personne formée non pas à telle métier mais à telle ou telle tâche, avant d'être formée de nouveau à telle ou telle tâche), sans rapport avec un projet personnel. Même si tous les individus ne formulent pas de projet à long terme, on ignore les compétences, on préfère juger les aptitudes à acquérir des statuts. Bref, j'attends le texte de loi avant de m'énerver davantage... Enfin c'est ce que je croyais jusqu'à avoir entendu les propos du Président de l'Empire français en construction (si nous n'y prenons garde)... Parce que Monsieur lui au moins parle de parcours professionnel, de carrière... Regain d'intérêt pour la question? Heu non, puisqu'elle n'est pas abordée dans sa globalité. Non, on ne parle pas de long terme, de la nécessité de construire un parcours flexible tout au long de sa vie, s'assimilant à un puzzle à construire... Non on ne parle pas d'ambition, de vocation et d'individualisation d'un parcours (pensez-vous, les agents ANPE ont des quotas à prendre en compte dans les statistiques, mais aussi dans le nombre de "traitement de dossiers" à la journée...)
" [...] Parce qu'un congé parental de longue durée, c'est une rupture dans un parcours professionnel.[...]" dit M . le Président.Tout simplement, on associe parcours professionnel à précarité... et à femme. Ces pauv' nanas qui font des petits rejetons futurs payeurs de nos retraites en travaillant plus (et peut-être même en travaillant plus jeunes bientôt...) perdent toutes leurs capacités à la maison, et va falloir les former parce que le crochet et le repassage des bavoirs sclérosent le cerveau. C'est aussi pour cela qu'elles touchent si peu d'argent mais bon, à quoi bon payer plus celles qui travaillent moins? Elles coûtent cher franchement, et en plus elles reviennent comme des boulets et veulent reprendre une activité normale. Stop. On va réformer tout cela. Et on s'appuie sur de grandes études sociologiques : cf. le Monde : Le congé parental est une "trappe à inactivité qui handicape la carrière professionnelle des femmes", écrivait dans son rapport la députée (UMP) Michèle Tabarot .
Qui HANDICAPE!!!
Donc on raccourcit le congé parental... de la part d'un Président habitué à tous les raccourcis, plus rien n'est étonnant...
Mais... Non seulement on est en plein recul sur le respect des familles, sur la place de la femme dans la société puisqu'on traite ce sujet sous des angles toujours nourris d'arrières-pensées, mais surtout ATTENTION : le parcours professionnel et la carrière sont abordés par la précarité et les notions de coûts... Pile quelques jours ou semaines avant d'aborder la réforme de la formation professionnelle.
On est dans une perspective de "gâchis" global du secteur de l'emploi... et d'un projet de société en général.
ALERTE ROUGE... faites suivre le buzz...
Tout comme :
Marie-Laure