Le ministre indique qu’étant « recruteur », il n’a pas à discuter avec les “préparateurs à [ses] concours”, lesquels ne sont autres que les établissements universitaires. Ces propos, selon lesquels le ministre de l’Education Nationale n’a pas à discuter avec les universités, témoignent d’une absence totale de considération pour le service public. Ils sont très graves dans la part d’un ministre de la République, qui se prend manifestement plus pour un chef d’entreprise privée que pour le garant de l’intérêt général.
Le gouvernement, qui pensait pouvoir poursuivre son entreprise de déstabilisation de l’éducation du primaire au supérieur sans résistance, rencontre aujourd’hui une opposition massive de l’ensemble de la communauté éducative du pays. Xavier Darcos prétend ne «pas voir de raison » de repousser sa réforme alors que tout l’y conduit. Il prend le risque d’un affrontement durable et d’un blocage total.
Le Parti socialiste appelle au respect des personnels de l’éducation et des étudiants qui se destinent à ces métiers. Il demande à nouveau la suspension des réformes en cours, notamment celles de la formation et du recrutement des enseignants, qui se traduiraient par une sélection sociale accrue des étudiants et un grave affaiblissement de la formation professionnelle des futurs enseignants. Il demande l’ouverture d’un processus de réforme enfin concertée avec des acteurs de terrain, dans le cadre d’une mission parlementaire pluraliste.
Bertrand MONTHUBERT,
Secrétaire national à la Recherche et à l’enseignement supérieur
et Bruno Julliard, secrétaire national à l’éducation