Saint Valentin : ne le dites pas avec des fleurs...

Publié le 14 février 2009 par Greg Catel

14 Février, le jour des amoureux... Oui, mais aussi la journée la plus chargée (et celle qui rapporte le plus) pour les fleuristes. L’achat du traditionnel bouquet de fleurs est devenu une quasi-coutume en France. Le marché en croissance de la fleur, 14 milliards de francs en 2001, favorise cette tendance avec l’apparition récente sur le marché des discounters et leur présence dans la grande distribution. 


La triste réalité de la production de fleurs coupées...
87% des fleurs coupées que nous trouvons sur le marché français sont importés de Hollande (chiffre de 2000) mais leur production se fait majoritairement dans les pays dit en développement. Elles parcourent des milliers de kilomètres pour rejoindre les principaux pays importateurs.

Ces fleurs coupées viennent principalement d’Amérique du sud, d’Afrique sub-saharienne et d’Asie. Leur transit, qui se fait par transport aérien ou maritime est générateur d’émissions de gaz à effet de serre et participe donc au réchauffement global du climat.
La part de la société qui profite de la culture des fleurs est infime, le reste de la population souffre la plupart du temps de problèmes de sous-alimentation et de la raréfaction des ressources en eaux.Or comme on peut l’imaginer, l’industrie de la fleur est extrêmement consommatrice en eau, et occupe les terrains au détriment de l’agriculture locale … En produisant des fleurs, les populations ne produisent plus de nourriture.
Les populations locales du Sud sont de plus exposées directement aux dangers des engrais et pesticides, puisqu’elles fournissent la main d’œuvre bon marché qui travaille dans les serres à l’abri de toute réglementation et protection. Les polluants contenus dans les pesticides et engrais sont inhalés et absorbés par la peau des travailleurs. Des maladies chroniques liées à l’industrie de la fleur ont fait leur apparition : stérilité des femmes, malformations des nourrissons, avortements spontanés…
En effet, l’industrie floricole au sud a un autre défaut : elle est extrêmement polluante et dangereuse. Actuellement, les contrôles sur l’utilisation de pesticides sont rares. Ceux-ci sont donc utilisés en quantité abusive pour des productions toujours plus rapides. 
Les conditions de travail sont souvent déplorables et les droits de l’homme au travail sont rarement respectés. Ainsi, le salaire moyen d’un ouvrier au sud est estimé à 2€ par jour et on constate régulièrement des délits graves sur les employés de ces industries : viols, tests illégaux de grossesse, travail d’enfants. (En Equateur, par exemple, 48 000 enfants environ travailleraient sur ces industries).(source : The Ecologist)
Les coûts de production locale sont abaissés au maximum, un kilo de roses (20 roses environ) produites au Zimbabwe est acheté 3.5€ par les grossistes hollandais et revendu en moyenne 20€ sur le marché européen.
Des fleurs locales ou équitables...
Certains importateurs ont misé depuis quelques années sur l'importation de fleurs équitables, en s'assurant des bonnes conditions de travail des employés de cette industrie. Ethiflora, par exemple, qui est détenteur de licence Max Havelaar.
Vous aurez malheureusement un peu de mal à retrouver ces fleurs dans vos magasins ou sur les sites Internet. Visitez le site Bebloom qui travaille avec une roseraie certifiée Max Havelaar. Par contre, vous pouvez trouver de plus en plus de fleuristes qui vendent des fleurs coupées produites "localement". Demandez à votre fleuriste de vous proposer des fleurs de saison (bon, c'est vrai que le 14 février, c'est plutôt limité!) ou qui viennent d'une production locale ! 
Maintenant, je vous l'accorde, ça n'est pas si simple de jouer le consommateur responsable le jour de la st Valentin... Les fleurs produites localement sous une serre chauffée produisent pratiquement autant de CO2 qu'un bouquet qui vient du Maroc... 
Alors, avec des fleurs ou sans,
Bonne Saint Valentin les amoureux ;o)
Crédit photo
GC.
@The Green PostBox.com