Tout comme Olivier Besancenot, ils semblent oublier que la dette de la France est détenue à 63 % par des investisseurs étrangers ce qui interdit toute annulation. Dans le cas contraire la France serait mise au ban des nations, exclue du FMI et de l'Union européenne, pousuivie devant les tribunaux par les investisseurs, interdit d'emprunter pendant trente ans.Mais les Français ont une bonne excuse. Depuis plus de trente ans les hommes politiques français ont refusé d'expliquer à mes compatriotes les dangers de cette politique socialiste. Depuis 1974 la France est incapable de présenter un budget équilibré. Mes compatriotes se sont habitués à ce que l'Etat vive à crédit. Pourquoi celui-ci ferait-il subitement faillite aujourd'hui ? C'est pourtant ce qui est en train d'arriver. Contrairement à beaucoup de nos partenaires européens la France est fragilisée car elle entre dans cette crise économique planétaire en étant déjà largement déficitaire. Elle est fragilisée car elle n'a pas su faire, à la différence de l'Allemagne, les réformes indispensables pour résorber ses déficits. C'est l'éternelle fable de la cigale et de la fourmi. L'hiver étant venu la France se trouve désormais fort dépourvue. Résultat : la France en 2009 verra son déficit public représenter entre 5 et 6 % de son PIB. Un gouffre. Selon le Figaro le président français redoute "la perte de crédibilité de la signature de la France, qui peut être obligée d’emprunter de l’argent aux bailleurs de fonds étrangers à des taux de plus en plus élevés si elle multiplie les appels de fonds." En clair le financement de la dette va devenir de plus en plus difficile. La France est en situation de quasi faillite. L'Etat est au bord de la banqueroute. Le désarroi du pouvoir est palpable. Il n'est plus capable d'assumer les coûts exorbitants de la politique ruineuse de l'Etat providence. Et il ne sait pas comment l'annoncer aux Français.
Ce qui se passe en Guadeloupe est d'ailleurs exemplaire. Cette île vit déjà entièrement des subventions accordées par la métropole. On produit peu de chose en Guadeloupe (bananes, cannes à sucre) et le tourisme qui représente 7 % du PIB local n'est pas aussi développé et performant qu'il devrait l'être car l'accueil laisse beaucoup à désirer. Désormais les touristes français préfèrent se rendre à Cuba ou en République dominicaine. Face à la crise économique les habitants de l'île ont réagi comme ils l'ont toujours fait : on descend dans la rue, on exige des augmentations de salaire, le pouvoir cède et tout recommence comme avant. Personne ne se soucie de savoir d'où vient l'argent. C'est le même processus avec les fonctionnaires en métropole. C'est la même logique avec tous les programmes sociaux (logements sociaux, RMI etc...). C'est la même logique avec le système des retraites par répartition. L'Etat ne cesse de redistribuer. Or cette politique à un coût. L'Etat ne cesse de ponctionner les revenus des salariés. La France est le pays où les prélèvements obligatoires sont les plus élevés ce qui ampute lourdement le pouvoir d'achat car la politique de redistribution est à ce prix.
Mais comme les hommes politiques français n'ont jamais voulu expliquer aux Français que cette politique ruineuse creusait les déficits, appauvrissait les travailleurs et menaçait les fondamentaux de l'économie française personne ne comprend aujourd'hui pourquoi le pouvoir ne peut plus faire aujourd'hui ce qu'il pouvait faire hier. Les Français ne comprennent pas pourquoi le gouvernement refuse de cautionner une politique de relance par la consommation. Les guadeloupéens ne comprennent pas pourquoi on leur refuse aujourd'hui ce qu'on leur accordait si facilement hier. Les fonctionnaires ne comprennent pas pourquoi l'Etat est contraint de réduire les effectifs etc..., etc... La colère gronde. Or le pouvoir est désormais devant un choix cornélien. Soit il cède aux revendications des Guadeloupéens au risque de provoquer une contagion générale (pourquoi refuser aux autres Français ce qu'on accorderait aux Guadeloupéens ?) et il fait exploser un édifice déjà fragilisé. Cela se terminera par une banqueroute et des réformes douloureuses qui serons imposées de l'extérieur. C'est-à-dire par le FMI. Soit il refuse et il est confronté à un risque d'explosion sociale d'autant plus qu'il aura entretenu durant trente ans par sa lâcheté le mythe d'un Etat providence éternel et omnipotent.
L'heure de vérité approche pour le pouvoir. Il doit désormais avoir le courage de dire la vérité. Toute la vérité. Le temps du mensonge est terminé. L'Etat providence touche à sa fin.
David Bescond pour Rebelles.info (http://www.rebelles.info)