Aujourd’hui c’est la saint-valentin.
On chante l’amour, on conte fleurette, les commerçants se frottent les mains, les demoiselles pratiquent le chantage du resto et des fleurs, les jeunes hommes celui des dessous affriolants.
Parce que la saint-valentin n’intéresse qu’une population relativement jeune, consciente de se faire entuber par le conglomérat des vendeurs de cartes roses avec des cœurs, mais heureux de l’être.
Passé la quarantaine, quand on a tout vu, tout parcouru de l’autre, plus besoin de ronds de jambe pour obtenir le fruit défendu. Alors on peste contre le même commerçant, celui qu’on encensait 10 ans auparavant. Et on s’aime quand même.
Et l’on est heureux.
Bande de pisse-froids sans âme.
Personne ne pense aux pauvres êtres que le monde entier va pourrir toute la première quinzaine de février. C’était pas suffisant de passer les fêtes seul, non, on en remet une couche.
Salauds sans cœurs.
On existe. On est là.
Et la nausée monte plus vite au nez que la moutarde.
La saint-valentin est la plaie de tous les célibataires, jour maudit où l’on est plus bas que terre, assailli par l’amour du monde qui vous prend à la gorge comme une odeur de pourriture rance.
Et des mamours par ci, et des « loulous » par là.
On est encerclés, prêt à se rendre.
SUFFIT.
Sus à la dictature de l’amour.
On a aussi le droit de vous pourrir la vie, de vous obliger à profiter avec nous de notre malheur.
C’est pourquoi ce soir, ça sera soirée boycott.
Bière, burgers, alcool fort, poker, jeux vidéo.
Sans l’atmosphère pincée d’un resto trop classe pour nous.
On va soigner la saint-valentin tout en finesse, façon grattage de burnes et rots bruyants.
Ca va être bien.
Ca va être mieux.
Et notre soirée ne servira pas à financer des enfoirés de fleuristes qui ne peuvent même pas garantir la conservation de leur produit (cruel manque à la charte qualité, voyons ! En pleine période de crise financière c’est un minimum pour garder ses clients). Nous, on aide Tony, le barman mi neurasthénique, mi chauve, tellement bourré qu’il a troqué son sang contre des shooters, ce qui lui empêche de prononcer chaque mot / syllabes / voyelles correctement.
Mais on l’aime Tony.
Sans lui, on serait toujours sobre.
Et chiant.
Et parce que l’ambiance Francis Lalanne meets Lara Fabian que m’inspire la Saint Valentin n’incite que très peu à la débauche à base de bière, réunissons nous.
Réjouissez-vous Célibataires de France et de Navarre, car il existe une solution.
Non, rien à voir avec un suicide collectif.
Aujourd’hui est le premier jour du reste de notre vie.
Pour l’année.
Car la Saint-Valentin, c’est la date charnière qui permet de distinguer les couples duracel (fait pour durer) et les couples alcalines (rien à voir avec le petit lapin joggeur donc). La date où les couples se défont d’avoir été trop proches. La date où nous, oui, même toi le gros poilu avec tes lunettes là, pouvons intervenir.
Parce qu’il ne nous reste plus que la stratégie, rien de mieux que de consoler une pauvre âme jetée le lendemain de la saint Interflora, rien de mieux que d’être le partenaire du sexe de revanche, du sexe de remise en selle.
Et si jamais vous trouvez la perle rare pendant cette période, attention !
Parce que vos amis d’aujourd’hui seront vos ennemis de demain.
Ne faiblissez pas face au terrible pouvoir de la saint valentin. (tatataaaam)
A part ça, je souhaite une joyeuse saint valentin à tous les célibataires.
Que l’amour s’efface et que les relations s’éteignent.
Ca en fera plus pour nous !
Et cette longue diatribe n’a rien à voir avec le fait que je passe une énième saint valentin seul.
Non, alors là vraiment rien.