"Contagion" est le mot de la semaine. Depuis le retour, probablement perdant, du secrétaire Jego du confessionnal de Matignon, on craint la contagion. Rappelez-vous « contagion » était également le maître-mot qui expliquait, il y a plusieurs semaines, les deux pas en arrière de Sarkozy quant à la réforme des lycées avec en arrière-fond les manifestations d’Athènes.
Si j’en crois le Petit Robert, la contagion c’est « la transmission d’une maladie à une personne bien portante ». Force est donc de constater qu’en ce qui concerne les DOM-TOM, comme pour hier notre jeunesse lycéenne, il ne peut s’agir de « contagion » car la transmission de la contestation ne se fait pas d’un corps qui serait contaminé vers des corps sains. En effet aujourd’hui la situation en Guadeloupe n’est en rien, ni pire, ni meilleure que celle des deux autres millions de nos compatriotes qui vivent par exemple à la Martinique ou en Guyane. Même constatation concernant la jeunesse scolarisée, son désenchantement en Sarkoland pouvait, comme le pensait le Président, provoquer des effets comparables à ce qui se passait alors en Grèce.
D’ailleurs, peut-être est-il plus correct au lieu d’évoquer « la contagion » de parler « d’incubation » ? Reportons-nous à nouveau vers le Petit Robert. « L’incubation », nous dit l’ami fidèle de nos difficultés en orthographe, c’est « Le temps qui s’écoule entre l’époque de la contagion et l’apparition des symptômes d’une maladie ». Convenons-en, en lisant cette définition, tout porte à croire que l’on approche non seulement la réalité des DOM-TOM mais aussi celle de l’ensemble du pays. A lire l’indiscrétion parue dans le Canard Enchaîné, le Président de la République, semble partager cette analyse. Que dit Sarkozy à propos du mouvement des chercheurs et universitaires ? « Dans le climat social actuel, on ne peut pas…