Contagion de la situation des DOM-TOM en métropole ?

A l’heure où la Réunion annonce qu’elle va, elle aussi, se mettre en état de grève générale on peut s’interroger si ces mouvements sociaux sans précédent vont, ou non, atteindre la métropole française.  Rappel des faits : La Guadeloupe cesse plus ou moins toute activité le 20 janvier suite à l’appel de plusieurs syndicats (unis dans l’organisation  LKP : Liyannaj kont pwofitasyon, Ensemble contre la surexploitation) qui décident de protester contre la vie chère. Les services publics et commerces de l’île sont paralysés. Quelques jours plus tard, le 5 février, c’est au tour de la Martinique de se figer dans l’immobilisme économique et social, les revendications restent identiques à celles de leurs voisins Guadeloupéens : mobilisés contre la vie chère et pour l’amélioration du pouvoir d’achat, l’augmentation des salaires et l’emploi.

Là où ça devient épineux, c’est quand le gouvernement rejette une à une les revendications syndicales (François Fillon a répondu “non” à la question des hausses de salaires, pour éviter que la contagion guadeloupéenne ne gagne tout l’outre-Mer et la métropole). Mal lui en prit puisque le dernier événement en date, qui vient envenimer une situation déjà tendue, est la décision prise par les responsables syndicaux et associatifs réunionnais de se mobiliser, encore et toujours, contre la vie chère. De plus, le conflit est en train de se durcir et plusieurs éléments vont en ce sens, je cite la rumeur selon laquelle 4000 policiers auraient été déployés alors que “seulement” 175 gendarmes mobiles ont été envoyés en renfort, beaucoup estiment qu’il s’agit d’une tentative d’exacerbation des tensions déjà explosives sur place. Autre signe traduisant un durcissement du conflit est la cessation des négociations jeudi soir en Guadeloupe, d’où est pourtant parti le mouvement de grèves. Ça commence à faire beaucoup me direz vous ! Surtout quand l’opposition (PS en tête) met en garde le gouvernement à propos d’une hypothétique mais très possible transposition du mécontentement à la métropole. Martine Aubry a ainsi déclaré,  “Je crains effectivement que le sentiment de ras le bol des Guadeloupéens et des Martiniquais se diffuse ici” tout en accusant Nicolas Sarkozy de “rester sourd aux attentes des Français”.

En métropole ces agitations populaires nous paraissent bien lointaines et pourtant … La récente descente des enseignant-chercheurs et de leurs élèves dans la rue ainsi que l’appel à une seconde grève massive prévue le 19 mars laissent planer dans l’air des doutes sérieux quant à l’avenir qui nous attend … Espérons que la réunion du 18 février entre  les partenaires sociaux et Nicolas Sarkozy et la mise en place, par ce dernier, d’un Conseil interministériel de l’Outre-Mer soient féconds.

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