Roman historique - 260 pages
Editions Seuil - Avril 2008
Prix Renaudot 2008
1880. Aimé Victor Olivier n'a qu'une idée en tête : fonder un royaume au Fouta-Djalon, au coeur de l'Afrique de l'ouest, de l'actuelle Guinée. Explorateur passionné, il s'entoure de deux aides et interprètes sénégalais et s'aventure de villages en royaumes, de région en territoire, avec à chaque étape la rencontre des rois, de l'âlmani, afin de les amener à coopérer pour son projet d'aménagement d'une voie ferrée qui relierait les grandes villes de la sous-région. Non sans difficultés : la faim, les maladies, les sublimes femmes déjà mariées qui le mettent dans des situations délicates, les rivalités fratricides des différents rois qui l'obligent à la plus grande diplomatie... Le fier peuple Peul a ses coutumes exigeantes qu'il apprendra.Le roi de Kahel est un roman picaresque qui voit Aimé Victor Olivier, qui devint par la suite vicomte de Sanderval, et Yémé pour les Peuls, partir à l'aventure sur les terres africaines du Fouta-Djalon avec la ferme intention d'y fonder son royaume. C'est aussi un roman historique car ce personnage haut en couleurs exista réellement. Bien ancré dans son époque, Victor Aimé Olivier aborde ses nouveaux interlocuteurs avec l'inévitable hauteur de l'homme occidental. Mais il apprend à les connaître, à les apprécier, et à se faire respecter. Ce n'est pas pour autant que la colonisation de cette partie de l'Afrique se fera par lui ; à l'inverse, il est constamment écarté des décisions gouvernementales de l'époque, qui ont lieu en catimini, en secret, sans se soucier de la place qu'il faudrait accorder aux personnes qui ont la connaissance des peuples du Fouta Djalon.
Extrait :C'est toujours bienvenu lorsqu'un prix littéraire, ici le Renaudot, met en lumière un roman d'intérêt à côté duquel on serait malheureusement passé. C'est le cas pour celui-ci, Le roi de Kahel nous fait vivre un grand nombre de péripéties sur un rythme soutenu, avec précision et humour, en suivant le destin d'un homme déterminé mais enclavé entre les manigances des monarques Peuls d'un côté, et de l'Etat Français de l'autre.Ecriture talentueuse et révélation d'un moment charnière de l'histoire franco-ouest-africaine méconnue.
"Conakry, ou le morne train-train des petits mondes clos ! On se croisait dix fois par jour. Chacun dénigrait chacun et couchait avec la femme de l'autre. On brûlait son ennui à la belote et sa malaria au Pernod. On était aux colonies, on ne s'aimait pas beaucoup, mais il fallait se serrer les coudes pour survivre aux hostilités du dehors : les Nègres et la jungle, la vermine et l'ennui."
Roi des Peuls - Lire.fr
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