Nos ancêtres Gaulois font l'objet, depuis une dizaine d'années environ, d'un intérêt renouvelé par une recherche archéologique en plein essort. Cet intérêt commence à s'exprimer dans la grande presse, preuve que les Français s'intéressent toujours à leurs origines et à leur histoire.
Le Monde 2, dans son numéro 261 (vendredi 13 février 2009), vient de publier un article qui présentent les recherches en cours sur plusieurs sites phares de la Gaule celtique : la ville de Corent (Puy-de-Dôme), la sépulture collective de Gondole (Puy-de-Dôme), le grand sanctuaire de Ribemont-sur-Ancre (Somme), le trésor de Tintignac (Corrèze).
Une initiative que nous saluons.
Les Gaulois ? Allons donc. Les Bellovaques, les Parisii, les Andécaves, les Calètes, les Trévires, les Médiomatriques, les Carnutes… Et, plus au sud, les Eduens, les Allobroges, les Arvernes, les Santons, les Pictons, les Ambarres, les Séquanes, les Lémovices… et tant d'autres. Cette mosaïque est compliquée. Mais, pour le profane, un mot résume le tout : les Gaulois, habitants de la Gaule.La France, la Gaule. Rarement nation moderne se sera autant référée aux images d'une si lointaine ancestralité. Des images autant déformées et simplifiées par les histoires officielles successives que par l'imagination fertile de quelques-uns – voire d'un seul, en la personne de René Goscinny, le génial père d'Astérix… Les Gaulois ? Comme le dit dans un sourire résigné l'archéologue Christian Goudineau, professeur au Collège de France, tout le monde garde les mêmes clichés en tête : des moustachus batailleurs et frustes, arriérés et débonnaires, vaguement sylvestres, redoutant que le ciel leur tombe sur la tête. Avec, en face, la puissance civilisatrice de Rome. Ses temples immaculés, son urbanisme tiré au cordeau, ses institutions d'airain, ses légions en ordre. Ce face-à-face fantasmé et obligatoire forme une histoire simple. Un récit, remarque l'archéologue Matthieu Poux (université Lyon-II), forgée pour l'essentiel au XIXe siècle, en des temps où la France constituait son empire colonial. Une histoire simple, donc, et surtout bien commode. Car elle permet au colonisateur de dire en substance, à ceux qu'il vient de réduire : "Nous aussi, nous avons un jour été conquis et civilisés par d'autres… Alors pourquoi pas vous ?" Histoire simple, histoire fausse.
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Arthur L.
(merci à Vertumne).