Georges Lebouc, philologue belge, vient de sortir un «Dictionnaire érotique de la Francophonie » aux Editions Racine. Il y répertorie des exemples gratinés, des formules à murmurer, des mots doux aux durs de la feuille en arpentant les couloirs secrets de la Linguistique. Son recensement lexical est à la fois une drôle d’entreprise et une entreprise plutôt très drôle. Dans le paysage traversé, l’universitaire belge a oublié volontairement les expressions du Coq gaulois, ne s’attardant que sur la seule Francophonie-hors-de-France.
La Belgique et la Confédération Helvétique sont en queue… de peloton. Les lauriers imaginatifs qu’il décerne placent le Québec et les Pays Africains en tête. Leur verve y est débridée avec des milliers d’expressions colorées.
Dans les cabanes canadiennes, le Québecquois un peu cochon et solitaire se donne un Up and Down, il se polit le shaft, il dompte le petit frère, il fait marcher le petit moulin, il caille le pipi ou se poigne le Willie. Lorsqu’il est en forme, le voilà qui colle les mouches au plafond. Ailleurs (en Côte d’Ivoire) l’ «ambassadeur» est à regarder au-dessous du nombril et l’«awoulaba» est un joli derrière féminin. Au Gabon, une belle poitrine «tient le bic» et au Tchad, si l’un ou l’une choisit de regarder ailleurs, de faire «galipettes endiablées» avec un autre que son conjoint (ou conjointe), il «fait mariage derrière la cuisine».
Bien entendu, ces formules paillardes gardent un air un tantinet machiste. Pour exemple, les Canadiens pensent «pissette» pour leur zizi et «agace-pissette» pour désigner une allumeuse. On y sort le «bazooka» et les «chnolles» pour pénétrer au Royaume des «Cocottes» ou de la «Mijole belge». Parfois pourtant, pour l’homme un peu cui-cuit, le bazooka n’est qu’un «petit moineau».
Les quiproquos et bévues sont aussi recensés : ne parlez pas de «gosses» à un père canadien (le terme désigne ses testicules), ne croyez pas que proposer une partie de chibre c’est être invité à jouer aux cartes (plutôt à sortir vos atouts). Si vous passez aux Antilles (après la grève des Camarades), sachez que le Zizi antillais se déguste épicé car il s’agit du gésier.
Enfin – Saint-Valentin oblige – déclarez votre flamme à la mode canadienne, comme BiBi à sa Botoboto : «Je t’aime à la folie comme une puce à l’agonie». En cette soirée d’amoureux du 14, si vous sortez, sortez couverts : n’oubliez pas «Chapeau» ou «Chaussettes ».
Enfin, si au matin du 15 février, votre partenaire suisse vous demande «si vous avez bien joui », ne vous méprenez pas. Du côté du Léman, il s’agit simplement de savoir si vous avez bien… dormi. (Sources : La Libre Belgique et la Tribune de Genève du mardi 10 février).
Tags : Georges Lebouc, La Tribune de Genève, Saint-Valentin
Cet article a été publié le Vendredi 13 février 2009 à 15:30 et a été classé dans Livres de lecture & Poésie. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant à ce flux RSS 2.0. Vous pouvez laisser une réponse, ou un trackback depuis votre propre site.