Après l'arrivée du bébé et une phase d'interrogation sur sa singularité, Ozon glisse comme annoncé vers la fable. Un genre souvent naïf, et même un peu schématique par la force des choses. Mais le scénario tend à décupler ces caractéristiques et à les rendre outrageantes, rappelant que l'auteur n'est jamais aussi mauvais que quand il se montre excessif. Conséquence : Alexandra Lamy a beau écarquiller les yeux de toutes ses forces, on n'est ni attendri ni bousculé par les évènements peu ordinaires qui se déroulent sous nos yeux.
Pire : en quelques scènes, le récit de Ricky bascule vers une métaphore quasi-christique, avec bain dans le fleuve en tenue blanche et regards bienveillants vers le ciel. S'il y a là-dedans un message, il est relativement incompréhensible (mais c'est peut-être mieux comme ça). Au final, si personne n'attendait d'Ozon qu'il livre un film prémâché incluant sa propre note d'intention, Ricky échoue à justifier son existence, et se résume à une unique idée de scénario. Celle-ci n'étant plus un mystère depuis quelques semaines, cela en réduit l'intérêt à néant ou presque...
3/10
(également publié sur Écran Large)