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Antilles: pourissement en vue

Publié le 13 février 2009 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa

Jego: "Je n'ai jamais fait de promesses sur les salaires"
il y a 1 heure 1 min
AP
"Je n'ai jamais fait de promesses sur les salaires", se défend le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo, interrogé sur sa gestion de la crise en Guadeloupe, dans "Le Monde" daté de samedi.
"Je n'ai jamais fait de promesses sur les salaires et je défie quiconque de trouver un écrit ou un enregistrement qui prouverait le contraire", affirme le secrétaire d'Etat, revenu en Guadeloupe mercredi avec deux médiateurs. Le collectif LKP, à l'origine de la grève générale qui paralyse l'île depuis le 20 janvier, a suspendu les négociations jeudi, exigeant que l'Etat s'engage dans le pré-accord conclu la semaine dernière avec le patronat et les collectivités locales.
"Une loi de développement de l'Outre-mer va arriver au Parlement, destinée à conforter l'économie. Voilà qui relève de l'Etat", assure Yves Jégo. "Mes seules interventions ont porté sur l'évolution de ce texte".
"J'ai fait remonter vers la métropole les demandes venant du terrain. C'est là qu'il faut apporter des réponses appropriées" explique le secrétaire d'Etat.
M. Jégo précise que l'examen de la loi sur le développement de l'Outre-mer aura bien lieu le 10 mars, malgré la demande de report formulée par certains députés.
Et d'ajouter: "Quand on est en crise, après vingt-deux jours de blocage, je ne veux pas croire que tous les partenaires n'ont pas quelque chose à proposer. Le gouvernement l'a fait, les collectivités locales aussi. Il faut que les organisations patronales proposent quelque chose au regard des problèmes qui les concernent, c'est-à-dire les salaires". AP

Situation bloquée aux Antilles, Sarkozy annonce un Conseil interministériel de l'Outre-Mer
il y a 25 min
AFP Benjamin SPORTOUCH et Eddy NEDELJKOVIC
La grève contre la vie chère se poursuivait vendredi aux Antilles et la tension gagnait la Réunion, tandis qu'à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a pris l'initiative d'un Conseil interministériel de l'Outre-Mer.
En Guadeloupe paralysée depuis 24 jours, les négociations sont rompues, la grève se durcit en gagnant l'aéroport, et le collectif LKP à l'origine du mouvement organise une manifestation samedi.
Le LKP ne reprendra la discussion avec les médiateurs envoyés de Paris qu'à condition que l'Etat signe le pré-accord élaboré dimanche avec le patronat. Ce dernier demande que l'Etat finance la hausse prévue de 200 euros des bas salaires, le Premier ministre François Fillon opposant un refus d'allègement des charges salariales.
"On est reparti pour au moins une semaine" de grève, a regretté sur France-Inter Victorin Lurel, président PS de la région Guadeloupe. Selon lui, l'exécutif a trahi la parole de l'Etat en revenant sur les promesses faites aux Antillais par Yves Jégo.
M. Jégo, a insisté le député, "a fait un très beau travail. Il a tenu un langage peut-être un peu brutal, mais il a dit des réalités, il s'est engagé et il n'a pas tenu. Cela dévalorise, cela démonétise la parole de l'Etat, et aujourd'hui on a l'impression d'un vide".
La situation n'est guère meilleure en Martinique après neuf jours de grève.
En visite éclair à Fort-de-France, le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer Yves Jégo avait soumis 39 propositions au collectif dit "du 5 février".
Le ministre a notamment annoncé la baisse "immédiate" du carburant de 8 centimes d'euros pour l'essence et de 10 centimes pour le gazole. Il a confirmé la baisse de 20% sur 100 biens de première nécessité, que les syndicats avaient obtenue mardi de la grande distribution.
Le collectif martiniquais n'avait pas réagi jeudi soir aux propositions du gouvernement, les négociations devant reprendre vendredi matin. Avant d'avoir en main les "réponses de l'Etat", son président Michel Monrose avait affirmé "ne se faire guère d'illusions".
A Paris, le président Sarkozy a annoncé vendredi au Conseil des ministres la mise en place "sans délai" d'un Conseil interministériel de l'Outre-mer, qui était l'un de ses engagements de campagne.
"Ce conseil, a-t-il expliqué, se réunira dans les prochains mois pour faire des propositions sur la rénovation de la politique menée par l'Etat en Outre-mer".
"Plus que jamais, a souligné M. Sarkozy, l'Etat doit être juste, il n'est au service d'aucun groupe, d'aucune catégorie sociale (...) la société antillaise a le sentiment aujourd'hui qu'elle n'est pas entendue. Nous devons continuer à nous battre, tous les jours, pour que la République fasse une plus grande place à tous ceux qui incarnent la diversité de la France".
L'éventualité d'une contagion du conflit s'est précisée jeudi soir. A la Réunion, le Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives a appelé à une journée de grève générale et de manifestation le 5 mars, avec des revendications très semblables à celles entendues aux Antilles.
Le syndicat Force Ouvrière a mentionné de son côté un risque en Guyane, dans un communiqué demandant à l'Etat de trouver des solutions "avant que ne s'embrase la totalité de l'Outre-mer".
La première secrétaire du PS Martine Aubry dit enfin craindre, dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France, "une propagation des événements qui agitent les Antilles", et réclame de "tout faire pour que cela n'arrive pas".

http://torapamavoa.blogspot.com

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