Parts & Labor - Concert au St Ex, Bordeaux le 11/02/09

Publié le 13 février 2009 par Oreilles

Quand Let’s Panic Later organise un concert au St Ex, vous pouvez être sûrs que vous en aurez pour votre argent. Souvenez-vous, Mahjongg nous avait déjà scotchés au plafond dans cette cave qui n’est pourtant pas bien haute, et ce soir, c’est l’anciennement trio de Brooklyn Parts & Labor qui nous fait descendre au fond du terrier d’Alice, dans l’antre de l’underground bordelais où slims et autres fluo kids se bannissent d’eux-mêmes. Pour les autres, une programmation du label Jagjaguwar (Black Mountain, Okkervil River, Bon Iver, Women…) -on ne peut plus gage de qualité à mes yeux- est immanquable. Et même si le quatuor semble avoir mis de l’eau dans son vin sur son quatrième album Receivers sorti l’année dernière, il reste pour le moins indéniablement défricheur. Passant d’un son presque hardcore des débuts à un son plus complexe, s’essayant à un schéma plus classique sans oublier le chaos, Parts & Labor est définitivement l’une des formations les plus intéressantes du moment dans le noise rock expérimental. Des premières parties de TV On The Radio, Battles ou Oxbow vous éclaireront peut-être un peu plus sur leur terrain de jeu.
Dan Friel, jeune échevelé en goguette est aux sampleurs, claviers, et autres bizarreries électroniques, en tête de gondole sur la mini scène du St Ex. C’est également lui qui pousse la chansonnette le plus fort, j’y reviens. B.J. Warshaw quant à lui joue basse et saxo, et chante même, barbe appuyée sur la voûte. Restent la belle Sarah Lipstate à la gratte, sur qui tous les yeux masculins se portent, et Joe Wrong batteur imperturbable aux yeux bridés. Et là ça commence. Et bim ! Première claque, Parts & Labor est finalement un groupe de stade, compressé dans une salle de trente mètres carrés. Et moi à un mètre du groupe, et donc des enceintes, de me recevoir en pleine tête les giclées de voix héroïques du petit frisé, et de ses attaques de synthés. J’avais entendu parler de mur du son au sujet de la bande, c’est parfois vrai. "Satellites" donne très vite le ton en effet. Guitares saturées, électronique distordue, batterie frénétique. Ca ne vous rappelle rien ? Il parait que le groupe apprécie bien Wire, le Pink Floyd, Brian Eno et Sonic Youth, on s’en serait doutés.
Atypique en tout cas Parts & Labor l’est assurément. Capable de simplicité puissante et entêtante sur "Nowhere nigh" et "Solemn show world" comme de recherche effrontée du différent sur l’épique "Wedding in a wasteland", le groupe ne perd pourtant jamais ni son âme, si son groove, et nous embarque avec lui dans un grand feu d’artifice noisy pop que je n’attendais pas forcément. De quoi se replonger de vitesse dans une discographie déjà bien fournie aux pochettes soignées qui plus est. Jusqu’au prochain mur du son.
Les Myspaces de Parts & Labor, Let’s Panic Later et le St Ex
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"Nowhere nigh" en écoute :

Crédit photo Polaroïd Let’s Panic Later ©