Degustation verticale de la cuvée "l'Aventure" du Mas Saint Joseph

Petite précision: une dégustation "verticale" consiste à boire une même cuvée, mais en remontant le fil des millésimes. La dégustation horizontale donne quant à elle à gouter les différents vins d'un même domaine, sur UN millésime. Enfin, beaucoup plus rare (quasiment inédite même): la dégustation "évolutive"!, seulement pratiquée par Benoit Tarlant à notre connaissance, et qui propose de faire découvrir une cuvée à différentes étapes de sa conception!

Tout récemment, Christophe a passé un aprés-midi en compagnie de la cuvée "l'Aventure" du Mas Saint Joesph. Il nous fait part de ses impressions:

2006 : robe rouge grenat aux abords mauves et pourpres. Jolis reliefs réguliers. Nez dense et profond de fruits rouges et bleus à noyaux. Eucalyptus et menthol, puis plus bouqueté avec essences de garrigue. Bouche charnue et colorée, tannique et vivace mais sans agressivité. Saveurs nettes (olives, violette et réglisse, poivre). Finale franche et persistante. Le fruit revient (panade de fruits à noyaux).

2004 : robe grenat très latente. Reliefs pourpres et rougeoyants. Nez au fumé ample et bien mérité avec exhalaisons de framboise, griottes, prunelle, fond de « violette réglissée », garrigue. Bouche souple, fraiche et croquante. Petits grains perceptibles, saveurs marquées (noyaux, violette et prune) et épices et fumé « exotique ». Finale finement fumée et teintée de violette/prunelle/framboise.

2003 : belle robe de soirée : rouge orangée, flamboyante. Etoffe fondue et étonnamment claire. Nez au bouquet de venaison (musc, sous-bois, champignon) tapenade, fruits à noyaux subtilement kirchés, zan, encens assez éthéré…bouche ronde et fondue, délicate en structure et revigorante en saveurs (venaison), aux notes paroissiales d’encens et d’eucalyptus, de réglisse soutenant une fraîcheur bienvenue dans ce millésime. Belle finale, lente et longue.

2001 : robe rouge fraichement tuilée, incandescente et diaphane. Nez au bouquet remarquable d’amande et de noisette torréfiées, de truffe fraîche, de garrigue « macérée », nuances d’olives à l’eau de vie, de café et de boite à cigare : tout est là et se tient sans défaillir ! Très belle mâche, suffisamment corpulente, tout en étant bien fondue sans déclinaison, la structure est affable, s’accroche et se libère en laissant trainer la poudre, non pas d’escampette, mais de café vert, amande/noisette, et sous forme de volutes de tabac, (le vin est à son apogée, mais il est encore prolixe !)

Christophe Guitard