Harkis, son Histoire, Pessimisme ou Optimisme ?

Pessimisme ou Optimisme ?

En jetant un regard sur notre histoire passée et en réfléchissant sur notre présent et notre avenir les avis divergent.

Certains pensent que nous sommes le produit de plusieurs défaites : celle de l'Algérie face à la colonisation, celle du rêve de l'Algérie française, celle de notre intégration en métropole.
Pour d'autres, nous avons fait le bon choix, surtout au regard de ce qui s'est passé durant ces 20 dernières années en Algérie. Nous bénéficions d'un niveau de vie supérieur à ceux qui sont restés là-bas, nombreux ceux de la première génération qui ont pu acquérir leur maison, même si d'autres n'ont pu quitter leur HLM.

 
Par ailleurs, nous constatons de plus en plus de réussite chez les plus jeunes, même si le nombre de sacrifiés est encore important. Mais dans les deux cas, on devine chez l'ancien harki, ou ses enfants une amertume qui traduit une souffrance difficile à nommer.

Souffrance d'avoir perdu ses racines au point qu'on ne sait plus qui l'on est.

Souffrance parce qu'on devient un enjeu de société avec la montée de l'intolérance et des différents amalgames relatifs aux originaires du maghreb.

Souffrance face à ce qui se passe en Algérie et de l'image qui est donnée de l'Islam.

Souffrance parce que nous n'avons bénéficié d'aucune reconnaissance de la part de notre Patrie malgré notre sacrifice pour elle.

Souffrance de l'état de division dans nos rangs du à  l'ignorance et surtout aux ambitions personnelles de certains chefaillons, qui se prennent encore pour les nouveaux Caïds, et  Chicours loubias.

Le millionnaire souffre tout autant que le RMiste. Avec cela, quel avenir imaginer pour nos enfants.

La réponse, trouvée jusqu'à présent par les anciens est l'oubli. Mais peut-on oublier tout ce qui dérange la conscience et faire semblant d'être heureux. Le fatalisme peut-il suffire comme philosophie de vie ?

Cela serait ignorer la dimension et le rôle de l'homme dans cet univers. Il est un rouage essentiel du changement et de l'ordre des choses. Il lui suffit d'écouter son coeur, et d'oeuvrer dans le sens de ce qui l'agrandit à ses propres yeux, il pourra découvrir, peut-être alors, l'immensité de son pouvoir à donner sens à sa vie.