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Miguel Garroté, jeudi 12 février 2009
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Petit rappel - (début du petit rappel) Je tiens à écrire encore une fois que le titre de cette série d’articles – série intitulée « Agent sioniste mais pas secret » – ce titre est volontairement provocateur, puisqu’à gauche, on allègue que je suis ou que j’ai été un agent du Mossad ; et puisque toujours à gauche, on allègue aussi que je travaille pour l’ambassade israélienne en Suisse. En réalité, je le réitère encore une fois ici, je ne suis pas un agent sioniste. Je diffuse sur Israël et sur le peuple juif des informations vraies que les médias européens ne diffusent pas. Je suis ouvertement ami du peuple juif et ouvertement ami d’Israël. Mais je ne suis pas un agent sioniste. De plus, je trouve que l’histoire passée éclaire l’histoire présente. Et je trouve aussi que l’histoire passée aide à préparer l’histoire de demain.
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C’est pourquoi, plutôt que de livrer aux lectrices et aux lecteurs cette série en la limitant aux réalités que j’ai personnellement et directement expérimentées, je préfère également insérer dans cette série, quelques éléments de l’histoire. Je travaillais donc dès 1980, à titre amical, comme attaché de presse pour Cedar, le Représentant officiel pour l’Europe des Forces Libanaises. Et je travaillais, dès la même année 1980, à plein temps, comme journaliste professionnel rémunéré, pour l’Agence de presse internationale Voxmundi S.A.. La priorité de Voxmundi était de diffuser à la presse européenne des dépêches d’agence factuelles et objectives sur des pays menacés par le communisme soviétique et systématiquement dénigrés par les médias. Parmi ces pays l’on pouvait compter divers Etats, tels par exemple Israël, l’Afrique du Sud ou l’Argentine. (Fin du petit rappel).
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Via l’agence de presse Voxmundi, je rencontrais en 1980 l’ambassadeur d’Afrique du Sud en Suisse, et son attaché de presse, dans un restaurant au bord du lac Léman à Genève. Je n’étais pas personnellement un défenseur de l’apartheid. Pour moi, ce système de ségrégation n’était pas viable à long terme. Cela dit, je trouvais un peu sommaire de réduire la question globale de l’Afrique australe à la question spécifique de l’apartheid. L’URSS était parvenue à mettre le grappin sur le Mozambique et sur l’Angola.
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En Afrique du Sud, l’opposition noire était concentrée en majorité entre les mains de l’ANC communiste. Dans ce contexte, il était irresponsable de diaboliser l’Afrique du Sud tout en fermant les yeux sur les deux colonies soviétiques qu’étaient devenues le Mozambique et l’Angola. Dans ces deux pays, les troupes cubaines, les instructeurs est-allemands et le KGB représentaient une menace indiscutable pour l’Afrique du Sud ainsi d’ailleurs que pour la Namibie.
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Céder toute l’Afrique australe à l’URSS eut été criminel. Les télévisions occidentales filmaient régulièrement l’évêque sud-africain Desmond Tutu au cours de manifestations. Mais les télévisions occidentales filmaient toujours Mgr Desmond Tutu en gros plan. Pourquoi ? Parce qu’un plan élargi aurait montré les dizaines et les dizaines de drapeaux rouges communistes arborés lors de ces manifestations. Les médias occidentaux, l’ONU (avec le bloc soviétique et les non-alignés souvent alignés sur Moscou) et le Conseil Oecuménique des Eglises (à l’époque infiltré par un pseudo-clergé russe orthodoxe aux ordres KGB) faisaient passer une cause crypto-soviétique (la victoire de l’ANC) pour une cause chrétienne (Mgr Desmond Tutu). Les soviétiques pratiquaient leur forme à eux d’apartheid au sein même de l’URSS et cela n’émouvait personne.
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Je n’eus pas d’autres contacts avec les Sud-Africains. J’écrivis simplement quelques articles sur l’enjeu géostratégique de l’Afrique australe. Pour le reste, notamment pour l’apartheid, j’étais dès le début convaincu que ce système allait disparaître. Je note en passant que contrairement à l’ex-Rhodésie (devenue Zimbabwe), l’Afrique du Sud, elle, a réussi son passage à la démocratie et n’a pas sombré dans le chaos. Nelson Mandela n’est pas Robert Mugabe.
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En 1981, au bureau, je tombais, par accident et avec stupéfaction, sur un document interne mettant en exergue le budget alloué par les services de renseignement militaires argentins à l’agence Voxmundi. Or, je ne fonctionnais pas et je ne fonctionne toujours pas comme ça. Certes, j’étais jeune, je sortais de l’université, c’était mon premier job, mais tout de même, cette découverte me persuada que Voxmundi n’avait pas d’avenir. Je contactais alors spontanément le groupe Nestlé, établi à Vevey, en Suisse, pour un job éventuel. Et je continuais de donner de temps en temps un coup de main, à titre amical, à Cedar, le Représentant officiel pour l’Europe des Forces Libanaises. C’est dans ce contexte que je rencontrais Ovadia Soffer, ambassadeur d’Israël auprès du Bureau européen de l’ONU à Genève.
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Walid Fares (en bleu à gauche)
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Cedar m’avait d’abord fait rencontrer deux historiens, David Littman et Bat Ye’or à l’université de Genève et plus tard dans leur maison située sur la côte du bassin lémanique (1). Puis je rencontrais Ovadia Soffer à la mission permanente d’Israël 8auprès de l’ONU à Genève. Nous sommes tombés d’accord pour que Cedar et moi nous rendions avec Middle East Airlines, depuis Genève, à Beyrouth, où je rencontrais Walid Fares (2) ; et ensuite, depuis Beyrouth, en voiture, à Jérusalem. C’était fin mars - début avril 1983. Cedar me confia à ce moment-là qu’il travaillait aussi pour le Deuxième bureau (service de renseignement) des Forces Libanaises.
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A l’époque, Elie Hobeïka, du Deuxième bureau des Forces Libanaises, était en relation avec le Mossad. Hobeïka retourna par la suite sa veste (3). En 1983 à Beyrouth Cedar m’a certifié qu’Hobeïka et les éléments des Forces libanaises qu’Hobeïka contrôlait furent les responsables des événements de Sabra et Chatila en 1982. J’ai visité Sabra et Chatila en 1983. Sabra et Chatila n’étaient pas simplement des camps de réfugiés palestiniens. L’ensemble Sabra et Chatila était surtout une banlieue de Beyrouth. Plus exactement, Sabra et Chatila était une ville dans la ville ; un Etat dans l’Etat.
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Dans les sous-sols ou plutôt, les galeries souterraines de Sabra et Chatila, l’OLP avait caché une quantité inouïe d’armes lourdes et légères. Un aspect de Sabra et Chatila qui n’a jamais intéressé mes confrères. Je n’oublierai jamais ce que j’ai vu au Liban en 1983. J’ai parcouru le pays dans presque tous les sens. Au vu du nombre invraisemblable de milices armées de toutes sortes et malgré la tentative de Bachir Gemayel (assassiné en 1982) d’unifier les éléments armés chrétiens sous le commandement des Forces libanaises, je ne vois pas comment, l’armée israélienne, aurait pu, dans ce chaos généralisé, maîtriser toutes les situations, y compris celle de Sabra et Chatila.
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Rosh Hanikra à la frontière israélo-libanaise
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Partis de Beyrouth la nuit en voiture direction Israël, Cedar et moi sommes involontairement sorti de la route, éventrée par les obus et inutilement encombrée par les camions de la FINUL, à hauteur de Saïda. Sans le vouloir, nous avons traversé un champ de mines, pas loin d’une antenne du Comité International de la Croix Rouge. dans la matinée nous sommes arrivés à la frontière, à Rosh Hanikra, où nous avons laissé la voiture pour franchir à pied la frontière avant d’être pris en charge par une autre voiture côté israélien (cf. détails dans la 6e partie à paraître prochainement).
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Comme écrit plus haut, j’avais par ailleurs contacté en 1981 le groupe Nestlé, établi à Vevey, en Suisse, pour un job éventuel. Concrètement, j’avais rendez-vous avec Edgar Fasel, Chef de Presse du PDG de Nestlé International. L’entretien dura 15 minutes et j’aillais dès lors travailler pour Nestlé pendant 15 ans. La controverse sur les substituts du lait maternel, la chute du dictateur philippin Marcos, le terrorisme du Sentier lumineux au Pérou, tout cela allait jalonner mon petit parcours chez Nestlé (Fin de la 5e partie ; 6e partie à paraître prochainement).
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© 2009 Miguel Garroté http://monde-info.blogspot.com
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Episodes précédents :
Agent sioniste mais pas secret (4ème partie)
Agent sioniste mais pas secret (3ème partie)
Agent sioniste mais pas secret (2ème partie)
Agent sioniste mais pas secret (1ère partie)
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Références :
(1) David Littman et Bat Ye'or sont des héros de l'histoire juive
(2) IRAN : les 4 vérités de Walid Fares
(3) L'HISTOIRE SECRETE DE SABRA ET CHATILA
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