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Un an de beta : l’équipe souffle la bougie/11

Publié le 12 février 2009 par Comeinmyworld

un an de beta pour Come in my World

Philippe : my name is Albert, Albert Zheimer

En Afrique, un proverbe dit que lorsqu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui disparaît…

Moi, Phil old fonx - et quoi qu’en disent les autres, Louis surtout tabarnac, ta race de Québécois ! - je ne suis pas vieux… mais parfois ma mémoire me joue des tours : les souvenirs sont bien là kêk part sur le DD, mais c’est le chemin d’accès qui craint un peu.

Les neuropsy sont formels : la mémoire est holographique. Un souvenir n’est pas localisé à un endroit précis mais disséminé partout dans le cerveau.

Eh oui, les souvenirs sont en 3D ;-) et Come ini my World y a balancé des tombereaux de polygones !

Alors voilà, mon petit avatar cérébral a déniché quelques réminiscences au gré de ses déambulations intra-crâniennes . Et ma bougie à moi, je vais l’allumer façon impressionniste, par petites touches.

Fais ch… Julien ! Moi aussi, mon moment le plus fort en 2008, ça a été lorsque Dating Watch a parlé de nous pour la première fois. J’ai éprouvé de la fierté certes, mais surtout une espèce de curieuse sensation de… vide.  Je pense que toutes les parturientes connaissent ce sentiment après l’accouchement !

Faut vous dire que depuis des mois on vivait comme des espions, utilisant des mots clés lorsqu’on parlait de Come in my World au resto ou dans le train, en protégeant par mots de passe tous les documents que nous produisions (que c’est malin, je suis obligé de les craquer maintenant pour retrouver ces infos plus du tout top secret…).

Sans compter les tonnes de NDA (engagements de confidentialité) que j’ai fait signer à tour de bras aux centaines de panélistes de nos focus group ; et puis les fenêtres de nos bureaux qui sont doublées de films dépolis lorsqu’elles donnent sur un immeuble voisin (avec un bon téléobjectif, on peut en voir des choses…).

Alors après avoir vécu tout ce temps comme des cloportes, d’un seul coup évoluer en pleine lumière, ça a fait un sacré choc. Et puis c’était aussi (surtout ?) la reconnaissance de nos 12 à 13h de boulot par jour depuis le début de l’aventure…

Alors oui, d’un seul coup le coeur gonfle, et sûrement qu’il doit appuyer sur la glande lacrymale parce que quand on s’est regardés avec Julien, on avait les yeux qui brillaient et la voix curieusement enrouée. Ouais, un vrai joli moment d’émotion !

(…)

Mais bon, puisque ce moment-là est déjà pris par Julien, j’ai extrait de mon DD perso quelques uns de ces moments intenses que Come in my World nous a fait (et nous fait toujours) vivre. Désolé, c’est de l’archivage profond, antérieur à la beta. Souvenirs, souvenirs ;-)

Le premier, c’est mon entretien de recrutement avec Louis, par téléphone. Faut vous dire que l’Explocentre des Orange Labs, à peine naissant à l’époque, était pour moi un objectif professionnel majeur. J’aurais été capable de ramper 1 km sur des tessons de bouteilles pour y entrer comme technicien de surface…

Du coup, lorsque Louis m’a appelé, me parlant à 100 à l’heure de tas de trucs que je comprenais pas (il était à fond) avec son accent à décorner un orignal, j’étais pas au top du glamour pour un chasseur de têtes.

Et lorsqu’il m’a demandé « tu connais le domaine des jeux vidéo ? », j’ai répondu sur un ton prudent (traduisez : aussi franc qu’un âne qui recule) que « euh, j’étais quelqu’un de très ouvert… ». Fallait vraiment qu’il ait besoin de quelqu’un pour recruter un aussi pitoyable candidat !

(…)

Tout au début du projet, alors qu’on était en phase de défrichage du concept de Come in my World, on avait régulièrement des revues de projet avec Sylvie, notre grande patronne.

Louis, c’est pas le gars timoré, et moi on va dire que j’ai de l’expérience. Pourtant, quand on entrait dans le bureau de Sylvie pour lui expliquer l’avancement de nos travaux, on avait des noeuds dans le ventre ; et en sortant on se regardait comme des gamins penauds.

C’est vrai que Sylvie a son caractère (litote) et qu’elle a toujours appliqué le principe du « qui aime bien châtie bien » ;-) Et qu’un autre de ses principes, c’est “le diable est dans les détails”.

Pas évident d’astiquer la 5è décimale derrière la virgule lorsqu’on fonce à tombeau ouvert sur une route qu’on est en train de construire !

(…)

Désolé, l’explorateur de fichiers n’arrête pas de recracher de la data…

Louis et moi, on a trouvé la base line “emotion in love / love in motion”. Un lundi matin, tout excité et fier comme bar tabac, je lui fais part de ma trouvaille. Et Louis me regarde comme si je tombais de la planète Mars. ???????

Il me demande : t’as lu mon SMS ? Ben non. Alors regarde. Et là, sur l’écran du mobile, je lis ce message de Louis “Phil la base line cé love in motion, emotion in love”.

On s’est regardés. Muets, stupéfaits. Lorsque l’empathie frise la téléphathie… Plus tard, il m’a avoué qu’il croyait que je l’avais fait marcher !

(…)

Même si ce n’est pas très modeste, j’ai adoré le moment où j’ai signé les brevets d’invention pour certaines des fonctionnalités (phares, forcément !) de Come in my World.

Et même si sur ce coup-la mon ego s’en est trouvé tout euh… plasmolysé (sorry je trouve pas d’autre mot), c’est le sentiment d’incrédulité qui a prévalu : “c’est moi qui a fait ça ? Ben oui me suis-je rétorqué in petto”.

Un sentiment d’autant plus étrange que, étant donnée la phraséologie extrêmement particulière de ces textes scientifico-juridiques, eh ben en fait je comprenais rien, j’ai même pas reconnu mon idée !!!

(…)

De la fierté, du bonheur mais surtout du travail, du travail,  encore du travail ! Du coup, pour moi comme tous pour tous ceux de l’équipe (coreteam et Rennes), on ne va pas au boulot, non : on se retrouve ensemble à oeuvrer sur projet passionnant auquel on a convié vouzôtres betatesteurs ; et c’est bien ce que je retirerais de cette année de beta.

Sauf que là ça ne se passe pas dans le cerveau ; c’est logé plus bas, à gauche *…
* et c’est pour ça que ce billet est si long

Philippe

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