L’idée du programme de désintox avait été amené de façon un peu ridicule par Rita mais celui ci prend dans cet épisode toute son ampleur. Si Lila pense aider Dexter à se libérer de son addiction à la drogue, celle ci l’aide sans vraiment le vouloir à se défaire de son addiction au meurtre. D’où cette scène absolument surréaliste où Lila tente de le convaincre de ne pas succomber à la tentation alors que Dexter est prêt à tuer l’homme qui a tué sa propre mère Laura Moser. J’ai trouvé cela absolument grandiose car on ajoute une dimension de taille au personnage qui avait été totalement ignorée dans la saison 1. Dexter ne serait ainsi pas obligé de tuer et pourrait résister à ses pulsions comme un alcoolique renonçant à la bouteille. J’ai trouvé ce changement de direction assez original et cela nous fait nous sentir encore plus proche de Dexter. Car s’il est devenu un tueur c’est à cause d’une expérience traumatisante mais également à cause de toute cette éducation particulière que lui a donné Harry, son fameux code de conduite où d’une façon ou d’une autre il l’a encouragé dans son vice pourrait on dire. Qui plus est Harry semble être beaucoup plus impliqué dans la mort de Laura Moser, celle ci étant l’indic d’Harry sur cette affaire. Une nouvelle zone d’ombre du personnage du père. On aurait pu penser toute cette histoire terminée avec la mort du tueur de glace. Mais au contraire on continue les retours en arrière pour essayer de remonter à la source de tous les maux de Dexter. Toute cette partie avait été ingénieusement laissé de côté durant la saison 1 et l’ensemble est parfaitement raccord et on n’a pas l’impression d’un bricolage au niveau du scénario. Qui plus est, le personnage de Lila est formidable et elle se complète parfaitement avec Dexter sous ses airs de femme fatale intrigante. Leur relation est également terriblement ambiguë tout en ne reposant pas sur le sexe. C’est passionnant à suivre et on a l’impression de redécouvrir le personnage de Dexter. On va de plus en plus loin et c’est cela qui en fait sa richesse. On aurait pu en rester au canevas, un meurtre par épisode associé plus ou moins à une enquête policière mais la série ose aller beaucoup plus en profondeur.
Debra et Lundy continuent eux aussi de former un duo assez atypique. Il n’est pas son père, pas son amant et ni vraiment son boss dans son attitude et je dois dire que ça me plait car le personnage est à l’opposé de ce que l’on pouvait imaginer. Et en même temps Lundy ne perd jamais le nord et a toujours une idée derrière la tête. Tout en étant un peu décalé car terriblement humain, il est également incroyablement intelligent et Dexter ferait mieux de se méfier de lui car petit à petit les éléments continuent de se liguer contre lui. D’autant plus que l’on nous rappelle par un seul regard que Doakes ne l’oublie pas. Debra continue sa relation avec Gabriel qui a l’air d’un mec sympa. Le problème c’est Debra pétant les plombs toutes les deux secondes et qui est incapable de ne pas stresser quand elle est en présence d’un homme qui lui plait. Le tueur de glace a laissé des traces chez elle comme chez son frère et l’analogie est très intéressante et bien faîte, sans lourdeur et cela rend le personnage de Debra encore plus attachant car on sait par où elle est passée. Au fond c’est elle l’héroïne de la série au sens pur du terme car on ne peut pas dire que Dexter soit un héros de part sa curieuse addiction.
Là où le tableau se gâte c’est avec Laguerta et Doakes se rappelant le bon vieux temps où ils patrouillaient et couchaient ensemble. Oui, ça a le mérite d’approfondir leur relation mais si on pouvait rendre cela passionnant, ça serait encore mieux. Si Lauren Velez est toujours aussi impeccable, Erik King est lui de plus en plus insupportable tellement il est inexpressif. Et pour couronner le tout la belle mère de Dexter s’impose. Je croyais à tort qu’il s’agissait de l’histoire d’un seul épisode mais non, elle a décidé de rester à Miami. Comme si Rita toute seule n’était déjà pas une source d’ennuie. Mais là aussi, même si c’est emmerdant, on apporte un élément important à l’histoire. Car désormais Dexter sera sous pression à la fois au travail et à la maison. C’est clairement le thème de la saison afin de tester les réactions du personnage. Mais on aurait pu éviter la maman qui apparaît dès sa première seconde à l’écran comme étant un personnage insupportable. Allez, un coup de poêle dans la figure et on ne parlera plus. Go Dexter !
Conclusion : C’est fin, intelligent, passionnant. Certes un peu moins quand on s’éloigne des deux Morgan, mais comme c’est sur eux que l’on centre l’épisode il n’y a pas de problèmes. Après une saison 1 excellente, on pouvait craindre une baise de niveau mais c’est totalement l’inverse qui se passe. Après avoir posé les bases de l’histoire dans la saison 1, la saison 2 s’émancipe totalement et devient encore plus imaginative et encore plus sombre. C’est en tout point passionnant et chaque épisode de Dexter est un véritable régal.