Le koala tueur et autres histoires du bush - Kenneth Cook

Publié le 12 février 2009 par Clarabel

En postface, la traductrice Mireille Vignol déclare : « la brousse australienne se prête à souhait aux aventures invraisemblables : paysages insolites, animaux bizarres, faune humaine excentrique, villes perdues repaires d'indésirables cherchant à se faire oublier, scientifiques de tout poil absorbés dans des études de terrain et une population aborigène subtile régnant en maître sur son environnement. »

C'est avec un humour décapant que Kenneth Cook nous raconte ses étonnantes expériences, au coeur du bush australien. « L'un des mythes répandus sur l'Australie, c'est qu'elle n'abrite aucune créature dangereuse, hormis les crocodiles, les serpents et les araignées. C'est faux. » On découvre très vite, avec stupeur, le chameau à l'haleine de chacal, le koala tueur, le chat qui se croyait un chien de garde, le cochon furibond et j'en passe, devenus les acteurs bien malgré eux de situations sordides mais comiques. Parfois les rencontres animales vous glacent le sang, comme lorsque le narrateur se trouve nez à nez avec un énorme crocodile, un mâle reproducteur en pleine période des amours. Une autre histoire de crocodile prouve qu'il faut se méfier de ses bêtes, protégées sans doute, mais leur cuir est convoité par des chasseurs sans état d'âme ! Gare à la chasse (dans tous les sens!). Autre situation inconfortable : être au centre d'un vivarium et tenter de sortir votre ami, assommé par deux bouteilles de whisky. Il n'est pas bon non plus de croiser la paire chameau-aborigène, c'est un cocktail mortel. L'un vous kidnappe et vous paume en plein désert, tandis que le suivant vous propose son secours contre une forte somme d'argent.

Et ce sont ainsi quinze histoires désopilantes, parfois un peu teintées d'humour noir, qui composent ce recueil. Le résultat est surprenant, la lecture agréable. Kenneth Cook parvient, grâce à son esprit gaillard, à mêler l'autodérision, la loufoquerie et la tension dramatique dans le même panier. Il n'hésite pas à se mettre en scène, tel un journaliste naïf et trouillard, un écrivain sédentaire qui souffre d'un léger embonpoint, dans ces récits qu'il prétend être basés sur des faits réels. Son exploration du bush australien est une suite d'aventures saugrenues, tantôt palpitantes ou au contraire mortifiantes, mais Cook, dans l'ensemble, ne se départ pas de sa bonne humeur et prouve ainsi que le ridicule ne tue pas ! Tant mieux. En plus d'être dépaysante, cette lecture distraie et donne le sourire. A tester.

Autrement, 2009 - 155 pages - 15€
traduit de l'anglais (Australie) par Mireille Vignol