Et si l'envie d'enfant me reprend ?

Par Theclelescinqt


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C'est que je suis folle, vous avez bien raison. Parce que continuer dans la même veine après quatre moutards faits maison et un beau-fils que je n'ai même pas eu à fabriquer! Alors que je suis à l'aube d'une vie nouvelle débutant en septembre 2009, le jour de la rentrée des classes où mes quatre héritiers seront enfin accueillis par la société pour toute la journée! Et ce, vraisemblablement jusqu'à leur majorité!

Non, vraiment, ce ne serait pas raisonnable. Surtout que je suis très contente sans eux. J'adore mes mômes, j'en ai profité autant que possible, je viens de claquer encore beaucoup trop d'euros en soldes ce mois-ci rien que pour eux (et encore, je me suis freinée; d'un autre côté je ne peux pas les laisser sortir cul nu), mais je suis aussi heureuse sans eux, tranquille, dans mes loisirs, au calme,... Ce que j'attends avec impatience, plus que tout, c'est de pouvoir sortir seule dans la rue, aller où je veux, faire mes propres activités. Car ces enfants, qui m'ont l'air tout ce qu'il y a d'ordinaire, ont des réactions imprévisibles qui contrarient le projet le mieux ficelé du monde. Ils pleurent sans raison , hurlent dans la rue, et ce jusqu'à un âge avancé, refusent de marcher, de s'asseoir dans la poussette, jettent les objets par terre, font en sorte que l'on puisse difficilement compter sur eux,...

Ce qui m'agace aussi, c'est la lenteur de tout ce que j'entreprends. Hier je suis allée dans le centre-ville, pour leur acheter de l'huile de foie de morue (encore quelque chose pour eux, et pas même un merci!). La petite est restée bien sage à l'aller, dans sa poussette ou marchant gentiment à côté, mais au retour quelque chose a attiré son attention, elle voulait y aller, moi non; elle s'est mise à hurler, refusant de marcher ou de s'asseoir. J'ai dû la porter, pour ne pas lui taper dessus. Donc une demi-heure au lieu de 10 minutes, yeah! Et c'est très souvent comme ça. On ne peut pas compter dessus.

C'est ça les enfants, je le rappelle à l'attention des cadres sup mais néanmoins pères qui se sont égarés sur ce blog. Des potes de mon mari, quoi. Qui n'ont pas compris même au bout du cinquième que le gamin de 2 ans n'allait pas faire chauffer son biberon tout seul, que le môme de 4 n'allait pas attraper son pyjama à 1 m 50 du sol et que ces petites choses, de manière générale, demandaient une attention et des soins constants qui expliquent assez souvent le foutage en l'air des féminines carrières et même, petites vies personnelles de ces dames. A moins d'avoir assez de fric pour en faire faire une partie, externaliser le problème, ou avoir un mari qui, lui, a le miraculeux désir pour un homme de ne pas faire comme si ramener de l'argent à la maison était déjà pas mal en terme de paternité.

Alors, allez-vous me dire, qu'est-ce que je la ramène avec un éventuel désir d'enfant?

J'en parle parce qu'il y a peu  j'ai fait un rêve, et que mes rêves sont parfois prémonitoires (un de ces jours je ferai un billet nommé : "Pourquoi je suis une sorcière.." ou quelque chose d'approchant.)

J'ai rêvé que par accident je tombais enceinte, et que je me demandais si je devais le garder ou non.

Je raconte le rêve à mon mari.

"Eh ben alors, tu l'as gardé?", me lance-t-il. Fascinée, je lui demande alors si lui aurait voulu le garder.

"Evidemment"; me répond-il.

Evidemment, c'est un héros des temps modernes. J'avoue que ce ne serait pas la même chose pour moi, qui aurais encore trois ans à me coltiner avant de connaître un brin de liberté. Mais en tout cas, l'évidence était là : moi aussi je l'aurais gardé. L'avortement, c'est bien, je me réjouis qu'il existe et soit légal, mais ce n'est pas une méthode contraceptive. Je n'en voudrais pas pour moi, qui vis en famille et à l'abri du besoin tant que la crise ne nous aura pas tous mis à genoux.

Donc premier étonnement : je suis une mère de famille nombreuse qui râle un peu beaucoup, mais pas vaccinée pour autant. C'est pourquoi, quand je me retrouvai dernièrement à prendre un café avec deux copines me chambrant gentiment sur le fait que je devais bien faire un cinquième (vous n'avez qu'à vous y mettre, eh ho!), tout à coup l'une d'elle dégrafa sa chaîne en or. Elle allait me faire "le pendule" et on en aurait le coeur net. Cette pratique non satanique mais sujette à caution, je vous l'accorde, consiste à frotter la main tendue de l'éventuelle future mère, puis de laisser se balancer la chaîne latéralement si c'est un garçon, en rond si c'est une fille. Elle indique aussi les enfants déjà faits. "Et ça marche à tous les coups!" s'exclama Concepcion, des fois que j'aurais émis un doute. Hé, les copines, ça ne m'a même pas traversé l'esprit.

Mais voilà-t'y-pas la chaîne affectée à la main tendue de votre servante se balancer latéralement à toute force, tandis que Rosanna égrenait les résultats : "Un garçon -fort caractère- (Eudes!!!!me dis-je), un deuxième garçon, un troisième garçon...;"...."Tu bouges ton poignet!" hurlai-je..."Mais non"; fit-elle avec simplicité, tandis que la chaîne se mettait à tourner en rond. Au bout d'un moment, deuxième rond. "Une autre fille au caractère très différent de la première"; annonça Rosanna toujours aussi paisiblement.

Il faudrait que j'essaie sur ma soeurette. Si la chaîne ne bouge pas, j'y croirai vraiment. Non pas qu'elle soit stérile, mais il y a peu de choses sur cette terre qu'elle mésestime autant que les enfants ou la famille. Moi, ça ne me gêne pas, même si du coup ce discours ne me valorise pas non plus beaucoup. Ca doit être pour ça que nous nous sommes vues pour la dernière fois il y aura bientôt cinq ans...

Je partis de là un peu songeuse. Un rêve prémonitoire et une authentique prédiction d'une vertevillaine, ça laisse sur le flanc. J'allai directement m'acheter deux "Enfants magazine" pour le prix d'un et me mis à cogiter une petite semaine supplémentaire.

Ma conclusion :

...c'est que ni loca busco otro, même folle je n'essaierais pas d'en avoir un autre. Au bout de dix ans j'ai bien compris que personne à part l'Etat sous forme de CAF et de réductions d'impôts n'allait me donner un petit coup de main, que j'ai une famille élargie la plupart du temps fantomatique, que j'ai bientôt 36 ans et qu'il faudrait voir à se calmer et à faire enfin mes nuits. D'autre part j'ai bien un petit destin personnel qui m'attend quelque part, et vu mon espérance de vie de 83 ans (beaucoup de trop!), il faudrait peut-être voir à meubler tout ça autrement que par le trio infernal études-mariage-enfants.

Je dois reconnaître cependant que si je baignais dans le luxe, si je pouvais vraiment me permettre de faire des enfants et de ne pas avoir les mains dans les tâches domestiques en permanence plutôt souvent , je n'aurais peut-être pas l'idée de m'arrêter d'en faire, comme les bourgeoises de "L'élégance des veuves", d'Alice Fernet. Un enfant chaque année jusqu'à ce que mort ou ménopause s'ensuivent, voilà comment vivaient les femmes autrefois. Avec du personnel, pourquoi pas? Car malgré les apparences, j'aime la famille et les enfants. J'en ai juste assez de tout faire presque toute seule, c'est tout. Mais aidée, il y a de quoi passer en mode projet enfant à vie. C'est super, les enfants, quand on peut lire ses bouquins deux heures par jour, sortir à volonté et se mettre les pieds sous la table. S'occuper d'eux et faire autre chose quand on veut...

Mais ce n'est pas mon cas alors STOP. Les chaînes, ça se met au cou, et ça s'enlève...