Arnaud Montebourg est un iconoclaste. Parfois un populiste (qui a dit le plus souvent ?). Au moins là, sur le sujet européen, il fait des propositions intéressantes :
1 Prendre modèle sur les Allemands et les Britanniques. L’ambition est de faire émerger une nouvelle génération de députés européens compétents qui s’investiront à plein temps et sur le long terme (jusqu’à trois mandats) au Parlement de Strasbourg. Les candidats qui veulent figurer sur les listes PS aux Européennes devront ainsi s’engager à ne pas cumuler leur poste de député européen avec une fonction exécutive locale. Ils devront aussi faire preuve d’assiduité et ne pas chercher à se servir de leur mandat européen « comme tremplin personnel pour en briguer un autre national ou local d’importance ». Finis donc les allers-retours entre la France et l’Europe, le parti y veillera.
2 Assurer des comptes rendus de mandats. Pour casser le style « hors sol » des élus de Strasbourg et « construire un rapport avec le terrain », les députés PS européens devront faire des comptes rendus dans leur région et « défendre » des dossiers locaux à Bruxelles.
3 Favoriser la diversité. Les listes « doivent ressembler à la France dans la pluralité des origines des Français », indique la note Montebourg. Elles devront donc « afficher en position éligible plusieurs candidats issus de l’immigration ».
4 Echanger des candidatures avec le SPD allemand. Pour rapprocher les socialistes européens, des candidats étrangers pourraient être élus sur des listes françaises et vice-versa. « Vues les tensions que la présidence Sarkozy a installées entre la France et l’Allemagne, je suggère que l’échange ait lieu avec le SPD allemand », insiste Montebourg. Une manière, aussi, de banaliser le Vert Daniel Cohn-Bendit.
Bon, cela ne lui coûtait rien et ce n'est absolument pas repris par Martine Aubry, notamment sur la question de la représentations des courants sur les listes européennes. Cependant, je ne comprends pas ce passage du discours de la Première Secrétaire du Parti Socialiste : "[le Manifesto,] c’est la base de l’engagement que nous porterons. Mais nous travaillons actuellement avec tous nos camarades pour faire un projet qui soit le projet des socialistes français s’appuyant sur ce manifeste européen".
Pourquoi ne pas présenter le Manifesto directement devant les électeurs français puisque c'est ce que défendront les sociaux-démocrates au Parlement européen ?
Bon allez, elle défend quand même l'idée d'un candidat à la présidence de l'Union européenne : "Et tout le Parti socialiste sera avec les socialistes et les socio-démocrates européens pour gagner ce Parlement, pour porter un candidat à la place de Barroso, car Barroso, Berlusconi, Sarkozy, ce n’est pas notre Europe !"
Et Montebourg n'en a pas parlé dans ses propositions... Je me disais bien que je ne pouvais être totalement être d'accord avec lui. Ouf.
Fabien CAZENAVE
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