Pour en finir avec ce mauvais titre, second billet sur le contenu de l'intervention de Serge Soudoplatoff.
Pourquoi ce titre: en fait il est inspiré d'un des exemples donné dans la vidéo.
Je découvrais il y a peu de temps les anthropologues du numérique et voilà qu'ici c'est à nouveau un ethnologue qui est cité - l'une de mes références quand j'étudiais l'archéologie! - André Leroi-Gourhan, qui est l'un de ceux qui a étudié et réfléchit sur les rapports de l'homme (préhistorique) et de l'outil.
Serge Soudoplatoff le cite en disant que pour comprendre ce qui se passe aujourd'hui du côté de cette "invention d'internet", il faut revenir aux fondamentaux (les rapports de l'homme et de l'outil).
C'est bien, je trouve que nous allons vite en somme: l'homme préhistorique quand il se servait d'un silex taillé n'avait pas à ses côté d'anthropologue pour lui "dire" ce qu'il était en train de faire!
L'homme numérique est devant son clavier et il y a tellement de monde qui parle autour de lui qu'il a intérêt...à être attentif!
Quant à l'alphabet: Soudoplatoff prend l'exemple d'internet non comme une écriture nouvelle, mais comme un alphabet nouveau (ah! Babel again?).
Il cite les Grecs et les Égyptiens. Les premiers ont fait le choix de la diffusion de leur alphabet - en "inventant" les voyelles - et de leur culture par l'éducation notamment. Les seconds ont négligé cet aspect et confié à des scribes - et uniquement à eux - leur écriture et sa transmission. Résultat, rayonnement limité pour les seconds, formidable expansion pour les premiers. Sous-entendu: internet s'est construit et a évolué - jusqu'à présent - sur le modèle Grec*: ouverture, co-construction, chacun (ou presque) peut s'en emparer. C'est un puissant modèle.
On peut discuter de la validité de l'image et des comparaisons, mais, n'est-ce pas quand même un beau programme?
*en rappelant quand même que les Grecs ont instauré des lois en ce sens: pas pour restreindre le modèle, mais pour structurer sa diffusion: éducation obligatoire, etc
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