Reste que, en cette année d’élections présidentielles, les scientifiques semblent plus nombreux que jamais à s’agiter autour de la chose politique. L’initiative Science Debate 2008, qui milite pour la tenue d’un débat sur la science entre les candidats à la présidence, a obtenu des dizaines de milliers de signatures, en plus de l’appui d’à peu près toutes les associations de scientifiques des États-Unis et de 200 universités.
Obama et McCain pour la science
Sans se laisser démonter par le fait que le débat qu’elle demandait n’a pas eu lieu, Science Debate 2008 a été derrière la publication, dans le Wall Street Journal du 17 avril, d’une lettre signée par deux Prix Nobel, appelant à un engagement américain dans la science. La lettre était intitulée « We Need a Science White House ». En juin, le groupe publiait une liste de 14 questions à teneur scientifique, appelant les candidats McCain et Obama à prendre position sur la génétique, les gaz à effet de serre, l’exploration spatiale et la santé.
Un organisme fondé en 2004, Scientists and Engineers for America (SEA), a organisé en mai, à Washington, un séminaire d’une journée destiné aux scientifiques intéressés à se présenter aux élections. Comme le souligne placidement le rédacteur de SEA, le Congrès, à Washington, compte parmi ses élus trois physiciens, trois chimistes, un microbiologiste, deux dentistes, 13 médecins… et 215 avocats.
Les jeunes contre les changements climatiques
S’ils se présentent aux élections, ces scientifiques devront peut-être apprendre le pragmatisme, à en juger par la description que fait le journaliste Andrew Revkin (New York Times) de l’ambiance qui régnait dans cette salle du Congrès, lors du discours de James Hansen, le 23 juin dernier : « les jeunes personnes semblaient motivées par l’appel qu’il leur lançait à se mobiliser, à voter et à en recruter d’autres pour les aider à combattre en faveur du climat dont ils vont hériter. Les adjoints politiques et les fonctionnaires semblaient inconfortables, comme s’ils mesuraient la grande distance entre les recommandations du Dr Hansen pour le climat et les réalités de la politique et de l’économie. »