C'est chiffonnette que je dois remercier pour m'avoir motivée par son récent billet à enfin ouvrir Inoué. Je ne suis pas déçue de l'avoir lu !
Après avoir publié un poème dans une revue de chasse, le narrateur reçoit une lettre. Pas une lettre polémique comme il imaginait. Non, une lettre de Misuge qui affirme se reconnaître dans ce poème. Faisant confiance à la perspicacité du poète, il lui envoie trois lettres écrites pour lui par trois femmes.
La première émane Shoko. Elle ne veut plus jamais voir Misuge car elle a découvert que sa mère avait été pendant treize ans sa maîtresse. Bouleversée par la lecture du journal intime de cette femme, qui vient de se suicider, elle refuse le monde des adultes et du péché.
La seconde est envoyée par son épouse, Midori. Elle lui demande le divorce et quelques compensations financières. Elle avoue connaître sa relation adultère, confesse avoir pratiqué les mêmes activités extra conjugales et revient sur la haine froide, parfois proche de l'indifférence totale, qui minait leur vie commune. Fort heureusement chacun se retranchait volontiers dans sa propre citadelle.
La dernière lettre est posthume. C'est la mourante, Saïko qui l'a écrite. Elle y explique que maintes fois elle a voulu rompre, que finalement décidée à boire la coupe jusqu'à la lie, elle s'est promis de mettre fin à ses jours le jours où Midori découvrirait le pot aux roses. Ce jour là, elle se suicide mais pour une autre raison : elle vient d'apprendre que son ex mari s'est remarié.
Roman sur la tromperie et la solitude, la manipulation et l'incompréhension mutuelle, ce petit opus laisse un goût amer. Prose simple et efficace, j'en recommande la lecture !