Christine Largarde et la BCE pas sur la même longueur d'ondes sur les taux

Publié le 22 août 2007 par Serge Baccou


Photo : MINEFE

Christine Lagarde et la Banque Centrale Européenne ne sont pas tout à fait sur la même longueur d'ondes au sujet de l'attitude à adopter sur les taux de la BCE en pleine tourmente financière.

La Ministre de l'Economie et des Finances a déclaré au micro de la BBC le mercredi 22 août 2007 que la baisse des taux de la BCE "aiderait certainement les entreprises et les marchés en ce moment". Elle a tout de même ajouté que cette décision relevait de la "responsabilité et de l'autorité" des responsables de la BCE. "Ce n'est pas une décision facile et je suis sûre que la BCE l'envisagera avec beaucoup de précautions" a-t-elle déclaré.

Un peu plus tard dans la journée, Christine Lagarde en a rajouté une couche au micro d'Europe 1 : "La BCE est un organisme indépendant qui devra, à la lumière de ce qui s'est passé d'ici le 6 septembre, déterminer s'il est opportun de relever ou de stabiliser son taux. Soit on suit le droit fil des engagements du 2 août (...), soit on comprend les aspirations d'un certain nombre de gouvernements et de grands patrons de banques et d'entreprises pour obtenir du crédit et dans ce cas là, la politique monétaire permet de desserrer un petit peu en n'augmentant pas le taux d'intérêt. On est nombreux maintenant à indiquer notre préférence".

La BCE a répondu que "la position du conseil des gouverneurs de la BCE concernant sa politique monétaire (avait) été exprimée par son Président le 2 août 2007". Lors de cette déclaration, Jean-Claude Trichet avait indiqué qu'une "grande vigilance" était nécessaire par rapport à l'inflation. Ce genre de déclaration est en général annonciateur d'une hausse des taux.

Suite aux déclarations de Christine Lagarde, le Premier Ministre Luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a déclaré à l'AFP que les Ministres des Finances de la zone euro devaient respecter l'indépendance de la BCE et de ne pas la gêner avec des déclarations qui pourraient ne pas être comprises par les marchés.

Pour ma part, je pense que ce type de déclaration est plutôt contre-productif car, on le sait, la BCE est attachée à son indépendance. Aussi, la pression exercée par la France pourrait finalement la pousser à agir dans le sens contraire de ce que souhaite la Ministre.

Alors, hausse à 4,25% ou statuquo ? Personnellement, je pense que la BCE va relever son taux à 4,25%. Verdict, le 6 septembre, date de la prochaine réunion de la BCE.