Le nouveau livre de Pierre Bayard "Le Plagiat par anticipation" est présenté comme un amusement, comme un retournement cocasse ayant, peut-être, en ligne de mire les récentes affaires liées au plagiat littéraire "réel". Si, bien évidemment, le terme plagiat prête à sourire et si, tout aussi évidemment, l'emprunt par les lecteurs d'oeuvres anciennes et les influences directes ou indirectes sont la "norme", il me semble pourtant qu'une certaine réalité se fasse jour sous ces dehors amusés. Réalité que l'Auteur du livre ne souhaite sans doute pas alimenter et peut-être même ne souhaite-t-il pas la reconnaître et, sûrement, la repousserait-il avec dédain, mais réalité qui n'est pas sans rappeler les "affinités électives" avec, en outre, un léger parfum de secret spirituel.
Quelque chose de moins; "vulgaire" que l'inconscient collectif, mais plutôt une chaîne énergétique qui pourrait relier entre elles certaines âmes elles-mêmes liées, tant bien que mal, à l'écrit, au verbe inscrit, au verbe qui s'inscrit en chair et en encre !
L'écriture est thanatologique, désolé d'y revenir encore. Mais le procédé est lié qu'on le veuille ou non à cela, quand bien même le secret s'en perd imperceptiblement, à la mort, à la mort et à le vie, ou plutôt à la non-mort car, pour être un peu plus clair (mais le puis-je), lorsque j'écris processus thanatologique je ne pense pas uniquement à la mort, au processus biologique de dissolution des corps, mais bien à la "libération" énergétique de l'âme et son accroissement exponentiel, positif ou négatif, dans sa jonction avec l'esprit ...
Certes, certes, c'est foutrement moins rigolo que le sujet de départ du livre de Pierre Bayard. Quoique, nul doute que voici écrites des lignes qui ne manqueront pas de faire se gausser nombres de littérateurs sérieux ou de philosophes humoristes. Qu'importe en fait ! Ils verront le jour venu. Ce qui me réjouit, mais ce n'est pas très charitable, c'est la tristesse de penser que dans deux ou trois siècles, même inconsciemment personne ne verra appel à leurs mânes.