Hein ?
Non, le bondage ne s’adresse pas qu’aux têtes de nœuds ! N’allez pas imaginez un complot de Spidermanistes, voulant dominer le monde en transformant chaque victime en paupiette ficelée et figée dans sa gelée… Et bondage ne signifie pas non plus se prendre pour 007. Oula non ! Coquine, va… Ici, nous parlons de cette pratique érotique basée sur la contrainte. Dire que tout le monde la pratique actuellement est aussi faux. Admettre une récente curiosité collective serait plus exacte. Transgression, quand tu nous tiens…
Le bondage n’a pas à assimiler directement au sado-masochisme, car la contrainte n’a le plus souvent qu’un but esthétique et non basée sur une domination automatique (même si elle peut être un outil pour l’assouvir). Au Japon, la pratique s’ancre dans une tradition (Shibari : esthétisme orientale / Kinbaku : châtiment) datant tout de même du XVème siècle. Et attention aux préjugés : l’art moderne des jeux de corde n’est pas à apparenter à la torture, mais jeu de confiance avec son partenaire. So vintage !
Pourquoi ?
Les personnes qui se font ligotées invoquent généralement une libéralisation des inhibitions. Je m’explique… Se sentir en sécurité, manipuler pacifiquement par son partenaire permet de surmonter l’interdit. On s’imagine que c’est l’autre qui nous guide alors que l’on reste consentant. (c’est pas moi, c’est lui !). Un fantasme fréquent chez les femmes dont l’éducation diabolisait la sexualité... Une fois ligotée, la personne se sent également plus désirée qu’à l’ordinaire ou stimulée par cette mise en danger. Et attention, le bondage ne se conclut pas forcément sur un acte sexuel !
Pour l’initiateur, l’excitation du partenaire ficelé est communicative. Le bondage permet aussi de mettre en valeur l’anatomie de manière générale. La soumission éventuellement provoquée coïncide à l’inverse avec le fantasme d’être absolument désiré chez la personne attachée. Enfin, la pratique oblige certains couples à faire preuve d’une attention beaucoup plus soutenue aux désirs ou aux gènes de l’autre.
Allez… Avouez que j’ai titillé votre corde sensible, non ?
Et pour ceux qui désireraient aller plus loin, il existe le Folsom Street Fair, une grande fête de rue à San Francisco. Chaque année, au mois de septembre, les fétichistes gays de l’uniforme en cuir se réunissent pour des démonstrations publiques. Un film de Daniel Chabannes (1996) relate cet événement. (attention, calembour à suivre) Peut-être bien le seul événement en plein air qui n’a pas peur qu’il pleuve des cordes ! Hum… Désolé. Vous allez me punir ?
Par Samuel Degasne
Travaux Pratiques:
Bondage