Clichés Irena Willard
Vous avez pu apprécier dernièrement les photos d'Irena Willard consacrées aux archives.
En voici deux autres qui ne sont pas liées cette fois directement aux archives-documents mais à la mémoire vivante des souvenirs transmis et particulièrement à celle de la Pologne où sont ses origines familiales.
Je suis heureuse de les accueillir ici.
La première évoque Krzysztof Kamil Baczynski, poète résistant tué d'une balle en pleine tête pendant l'insurrection de Varsovie. Il avait 23 ans( 22 janvier 1921 - 04 août 1944).
Sa femme Barbara, à laquelle était dédié ce poème est également morte pendant l'Insurrection de Varsovie :
"Debout devant le miroir du silence, Barbara, la main dans les cheveux verse dans son corps de rêve les petites gouttes argentées de la voix, alors telle une carafe, elle s'emplit de lumière et cristaline accueille en elle la blanche poussière de lune... Ainsi Barbara a un corps d'argent, en lui se tend tendrement sous une main invisible, la blanche belette du silence..." ( traduction du poème Irena Willard).
La seconde évoque la grand-mère d'Irena, résistante dans l'armée polonaise de résistance à l'oppression nazie et soviétique, l'AK, l'Armée du Pays. Son père, en raison de son appartenance à l'intelligentsia, est mort dans un camp de concentration et sa propre soeur, également prénommée Irena, a été assassinée par les soviétiques.
"Tes nuits blanches sont hantées par les innocents massacrés, tes mains relâchent les oiseaux de liberté..." (I.W.)
Au XXIe siècle, la photographie vient ainsi, comme la poésie, prendre le relai de la parole défaillante et de la mémoire pour évoquer les êtres perdus mais aussi les "oiseaux de liberté" qui sont de tous temps.
Site pour mieux connaître le poète Krzysztof Kamil BACZYNSKI : cliquer ici . Pour son "Testament de feu" : ici.
Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !