On a beau dire que se faire aborder dans la rue, c'est quasiment mission impossible, je viens de faire l'expérience contraire. Non, les hommes n'ont pas
forcément peur d'aborder une parfaite inconnue dans la rue... Ca, ce sera le scoop du jour.
Comme tous les soirs, je jette ma voiture dans un coin pour courir aller chercher ma fille à l'école. Comme tous
les soirs, je rencontre la moitié de l'humanité à qui je dis bonjour, bisous bisous, ça va et je poursuis mon marathon. Je tombe sur une vague connaissance, en train de discuter avec un homme. Je
lui lance un rapide "Bonjour" avant de poursuivre ma course de fond quand le monsieur me lance :
"Ah non, mademoiselle, vous n'allez pas filer comme ça".
Mademoiselle ?
C'est à moi qu'il parle ?
You're talking to me ?
"Euh... oui ?"
"Non, je ne peux pas vous laisser partir comme ça... Il faut qu'avant, vous me fassiez la bise
!"
Gné ?
You're talking to me ?
Encore ?
Il est en manque d'affection ou quoi ? Quelqu'un m'a accroché une pancarte "Free hugh" dans le dos
?
"Oui, mademoiselle, aujourd'hui, c'est mon anniversaire, alors ce serait vraiment bien qu'il y ait au moins
une charmante inconnue qui me fasse la bise..."
Comme je ne suis pas contrariante (parfois), et que je suis franchement en retard sur mon timing, je fais la femme
soumise et je m'exécute. Une bise, deux bises, un "bon anniversaire" et un sourire, avant de repartir en courant.
Alors, ça y est, j'en entends déjà dire : "Mais comment, MC, tu n'as pas essayé de faire plus ample
connaissance ?". Non. "Tu espères le croiser une autre fois ?". Non. "Il est charmant ?" Non. "Il te plait ?". Non. "Pfff, tu es vraiment trop difficile".
Non.
Comment vous dire ?...
Le monsieur en question était le stéréotype vivant du troisième âge : une superbe casquette en tweed, des
bacchantes à rendre jaloux José Bové, une veste de survêtement... et environ 70 ans... Oui, oui, oui, le seul homme qui ose m'aborder dans la rue a, au moins, deux fois mon âge et en plus, ce
n'est pas pour mes beaux yeux, mais juste parce qu'il avait envie qu'on lui fête son anniversaire...
Morale du jour : les seuls hommes qui osent encore aborder de parfaites inconnues pourraient être nos grand-pères.
Non pas que j'aie quelque chose à reprocher aux personnes âgées, mais risquer de me retrouver avec un dentier accroché à mes cheveux, je trouve ça trop dangereux pour la trentenaire que je
suis.
Mais, en même temps, ça veut dire aussi que les hommes trentenaires ont bien des choses à apprendre de leurs aïeux.