LE TEMPLE DE LA GRUE ECARLATE
Une enquête du mandarin Tân
Présentation de l'éditeur
"Lorsqu'il rejoint son poste, aux confins de l'empire vietnamien du XVIIe siècle, le mandarin Tân ne sait pas encore que les familles de notables n'ont qu'une idée en tête : le marier à leurs filles nubiles.
Cependant le jeune homme n'a guère le temps de se prêter à ces jeux sociaux, car il se voit bientôt confronté à sa première affaire de magistrat.
Une succession de meurtres aussi cruels qu'inexplicables le conduit à s'intéresser de près à un ordre de moines plus férus d'arts martiaux que soucieux de la loi de Bouddha.
Aidé de son ami le lettré Dinh, il lui faudra parcourir les montagnes embrumées du Nord et déployer toute son ingéniosité pour mener à bout son enquête, dont la solution au goût amer est un défi à son sens inné de la justice."
Premier coup fatal de ma participation au défi "Littérature policière sur les 5 continents"!
Voilà que je me suis embarquée aux confins de l'empire vietnamien du XVIIè siècle avec ce premier volume des enquêtes du mandarin Tân, lecture pour le moins imprévue car elle ne fait pas partie de ma sélection pour ce challenge, ce qui ne l'a pas empêchée de s'insérer sournoisement dans ma PAL quand Jean-Marc Laherrère me l'a recommandé pour représenter l'Asie dans ma liste et que d'autres participants en parlaient avec enthousiasme:
Vietnam, humour, enquête, il n'en fallait pas plus pour me convaincre de découvrir cette série!
J'étais particulièrement intriguée par cette série exotico-historique dont j'anticipais une lecture captivante et amusante, aussi quelle ne fut ma déconvenue quand j'ai constaté au bout de quelques pages que je ne rentrais pas du tout dans le récit!
C'est le style qui ne me plaît pas au début, une écriture qui me gêne dans le récit, un rien trop raffinée, trop étoffée, trop élaborée, à mon goût, puis les personnages, trop caricaturaux, trop prévisibles dans leurs actes et paroles, auxquels je peine à m'attacher, et enfin l'intrigue qui tourne autour de meurtres d'enfants monstrueux et de bonzes férus d'arts martiaux, et qui me laisse de marbre...
C'est mal parti pour moi donc mais comme ça se laisse lire, je continue, mais sans grand enthousiasme. Je trouve ça léger, divertissant mais sans plus... jusqu'à la moitié du roman où là le déclic se fait, je me réveille de ma torpeur et je commence à être sérieusement intriguée par l'affaire en cours! C'est qu'elle a pris une proprotion telle qu'il est impossible, arrivé à ce stade, de ne pas se poser mille questions sur ce qui se passe et de refermer le livre sans avoir le fin mot de l'histoire.
L'intrigue est un peu longue à se mettre en place au début mais on finit par se prendre au jeu de la résolution des différents mystères qui hantent l'histoire, et même à apprécier la saveur épicé du récit.
Je commence à véritablement prendre goût à la plume des soeurs Tran-Nhut dont la richesse et la précision du vocabulaire m'impressionnent en réalité. Leur érudition et leurs connaissances dans des domaines vraiment très variés me fascinent, et quand elles abordent le thème de la nourriture, mes papilles sont en extase! Maintenant que je suis plus familiarisée avec nos personnages principaux, c'est avec grand plaisir que je les suis dans leurs aventures.
Quant à l'humour, je le qualifierais d'humour espiègle où l'on sourit plus qu'on ne rit mais on a droit à quelques situations cocasses qui égayent efficacement le récit et j'étais particulièrement pliée dans la description délirante des techniques martiales où on a l'impression que les soeurs Tran-Nhut se lâchent complètement. J'ai noté entre autres "la prise du Cochon qu'on immole" que je n'ai pu m'empêcher de visualiser et je trouve ça tordant, "le mouvement de la Danseuse lubrique" et "le geste de la Banane qui roule"!
Au final, je suis plutôt satisfaite de cette découverte, j'ai trouvé l'intrigue vraiment finement et habilement menée même si j'ai mis du temps à rentrer dedans, et c'est un récit culturellement très instructif sur le Vietnam du XVIIè siècle, cet aspect du roman m'a beaucoup plu aussi.
Je pense donc poursuivre ma lecture de cette série prochainement. Ce tome étant par ailleurs plus ou moins introductif, les volumes suivants n'en devraient être que meilleurs!
Les auteurs
Les sœurs Tran-Nhut sont nées au Vietnam en 1962 pour Thanh-Van, en 1963 pour Kim. En 1968, elles s’installent aux États-Unis avec leurs parents. Trois ans plus tard, elles arrivent en France où elles feront le reste de leurs études. Thanh-Van repart aux États-Unis début 1980 pour revenir en France quelques années plus tard avec un diplôme d’ingénieur en mécanique du California Institute of Technology.
C’est en 1999 qu’elles se lancent dans l’écriture à quatre mains. De ces séances est issu le mandarin Tân, jeune magistrat d’un Vietnam historique. Une "figure mythique de la famille", leur arrière-grand-père maternel, reconnu pour avoir accédé très jeune aux fonctions de mandarin, servira de modèle au héros du roman. Le Temple de la Grue écarlate sera publié aux éditions Philippe Picquier la même année.
En 2002, Thanh-Van part pour un voyage autour du monde qui la mènera du Kenya aux glaciers de l'Alaska.
Depuis 2003, Thanh-Van continue seule la série des enquêtes du mandarin Tân. De son côté, Kim s'est lancée dans le polar d'aventure pour adolescents.
Source: Wikipédia