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"Rencontre de blogueurs picoleurs"

Par Eric Bernardin

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C'est ainsi que Laurent Baraou avait intitulé cette rencontre dans le sud de la Gironde. Profitant de vacances dans la demeure familiale, sa femme et lui avaient eu l'idée d'inviter pour un repas quelques wine-bloggers locaux. Daniel et moi avons répondu à cet appel bien sympathique.

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Nous commençons à casser la croûte sur la très jolie terrasse avec un premier vin-mystère. Robe vermillon tirant vers le tuilé, très fluide. Nez sur la fraise écrasée, le pétale de rose et une pointe d'oxydation. En bouche, c'est rond, vif, légèrement perlant et soyeux, avec une finale un poil sucrée. Le tout est tenu par une belle acidité qui monte crescendo. On sèche un peu sur l'origine de celui-ci, même si la finale presque chaude fait penser au Sud. C'est un vin du Languedoc: une Rose Rouge 2002 du Domaine Peyre Rose. Intéressant, mais je n'adhère pas vraiment...

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Nous continuons sur un boeuf de Bazas aux cèpes avec un deuxième vin: nez sur le cassis, le poivre et le goudron. Bouche mûre, dense, avec de la fraîcheur et des tannins fermes mais civilisés. La finale est un peu dure, mais passe très bien à table. Un joli vin viril qu'on peine à reconnaître. Il est fait à une dizaine de kilomètres de là: c'est un Clos Baquey 2003, d'Elian da Ros. Le meilleur bu à ce jour en ce qui me concerne :o)

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Nous passons ensuite aux fromages avec le vin que j'ai amené. Je tenais à le faire boire à l'aveugle afin que les avis soient le plus objectif possible. C'est en effet un vin qui a soulevé pas mal de polémiques car il a devancé la plupart des grands crus classés du Bordelais lors de la dernière session du Grand Jury Européen. Alors, comment est-il, ce vin? Le nez est flatteur sur la crème de fruits noirs (cassis mûre), la violette, le moka et la noix de coco. La bouche est ronde, ample avec une belle fraîcheur et des tannins solides mais veloutés. Pas de faiblesse en milieu de bouche: du fruit plutôt dans le style "croquant", avec une pointe mentholée. Le seul point négatif à mes yeux est une amertume en fin de bouche dûe à un élevage appuyé. Mais ce n'est pas rédhibitoire et somme toute assez classique sur les bordeaux "modernes".

Personnellement, j'ai été agréablement surpris: je m'attendais à beaucoup plus mauvais que ça, vu les commentaires négatifs lus ces derniers jours. Daniel - qui l'a reconnu - et Laurent reconnaissent que c'est bien fait, mais un peu too much. Ah oui, je n'ai pas dit ce que c'était: les Grands Chênes 2004 (Médoc).

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Avec le dessert, Laurent nous sert un vin hors du commun: la robe est ambrée, le nez est sur le caramel et les fruits secs et confits. La bouche est fraîche et soyeuse, avec des arômes de figues et d'abricot secs. L'équilibre général est superbe, avec une finale d'une grande intensité aromatique sur des notes de pâte d'amande. Super bon! Ce vin qui a dû être liquoreux ne l'est plu. Tout juste moelleux, et encore. Comme l'on dit, il a mangé ses sucres. Daniel part sur un Sauternes. Bingo, c'est un Suduiraut 1962!

Pour finir, on nous sert un dernier verre: robe assez sombre, nez sur le café, les épices et la figue séche. Bouche fraîche, ample et douce, soutenue par une belle acidité. Fin sèche sur des notes de café. J'avoue avoir du mal à situer. On dirait un PX , mais c'est beaucoup trop sec. Daniel repart sur un Sauternes. Il n'est pas très loin. C'est un Sainte-Croix du Mont: Château Bouchoc 1949. Etonnant!

Nous continuons à converser autour d'un café, puis chacun repart vers ses pénates, heureux...

Merci à Laurent et à Sylvia pour leur accueil, leurs vins et leur cuisine :o)

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