Les téléphones portables bientôt interdits en France ?
Ce jugement me laisse perplexe. Si rester vigilant sur le risque sanitaire posé ou non par les antennes relais est légitime, le motif invoqué de cette décision me semble laisser la porte ouverte à toutes les dérives, pour le meilleur et pour le pire :
1. Si la simple évocation du principe de précaution permet de retirer des antennes dont on a encore un mal fou à prouver qu'elles sont plus dangereuses que les ondes de la télévision dont personne ne se plaint (pourtant une onde de fréquence extrêmement proche - voir schéma ci-dessous), qu'attend-on pour interdire les véhicules motorisés (dont la pollution à un fort impact - avéré - sur la santé) ? Ou la cigarette ? Les multiples senteurs artificielles (ex. désodorisant) qui provoquent de plus en plus d'allergie ? Mais on peut aussi interdire la plupart des médicaments qui ont quasiment tous des effets secondaires potentiellement dangereux (au moins pour certaines personnes). Demandez à une femme enceinte le nombre de médicaments auxquels elle a accès... Il y a des causes aux impacts largement avérés qui font consensus sans pour autant être interdites...
2. Dès lors qu'il y a jurisprudence, il n'y a plus de raison qu'une seule antenne relais reste debout en France, puisqu'il y aura toujours quelqu'un pour exiger leur retrait (dans le cas présent, 3 couples dans une commune de 18.000 habitants qui risquent de ne plus avoir de réseau). En d'autres termes, la question est : sommes nous prêts à abandonner nos téléphones portables ? Car si peu de gens ont envie d'avoir une antenne à proximité immédiate, soyons honnêtes avec nous mêmes en tant que consommateurs. Rares sont ceux qui se passeraient aujourd'hui des portables. Remarquez, les vieux téléphones comme ce Marty des années 1910 ci-dessus fonctionne avec une manivelle. C'est très écolo. Ça vous tente ?
Quant à ceux qui me demanderaient si j'accepterais une antenne relais à proximité immédiate de chez moi... c'est vrai que je m'en passerais, tout comme je me passe de wifi, de parfums artificiels, de la pollution des avenues, etc. En tous cas, je peux affirmer que je pourrais me passer de mobile (j'en ai un, qui fonctionne à carte pour un usage minimum). Sincèrement, je suis bien plus préoccupée par les 9 réseaux wifi voisins que je capte à côté de mes fenêtres malgré l'absence volontaire de wifi chez moi (box déconnectée) - dans une zone urbaine bien moins dense qu'à Paris. Et ça, presque personne n'en parle...
- " Antennes-relais : Bouygues Telecom condamné à un démontage dans le Rhône", ZDNet (4 fév. 2009)
- Source du diagramme : site de l'Ineris (Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques)